Le paiement revisité

Dans l’horeca, nous ‘vendons’ de la nourriture, des boissons, un logement ou un endroit chaleureux. Autrement dit : l’hospitalité.

‘Vendre’ implique bien sûr que nous souhaitons être payés pour ce service. Aujourd’hui, notre argent est devenu numérique : il n’est pas physiquement présent, il consiste uniquement en un crédit dans les ordinateurs des banques. Le paiement par carte est à présent la norme. Les trois quarts des établissements horeca vous permettent déjà de payer par carte, et en raison de l’hygiène liée au Corona, cette pratique ne peut qu’augmenter à court terme. BNP Paribas Fortis enregistre une augmentation de 14% des paiements par carte. Le nombre de paiements en espèces a, quant à lui, diminué de 15 à 20%.

Et tout devient de plus en plus facile : pour les petits montants (jusqu’à 25 euros, actuellement jusqu’à 50 euros), vous pouvez désormais payer sans contact, du moins si votre carte de débit est munie d’une puce qui le permet. Et mieux encore, vous n’avez plus vraiment besoin de carte, les transactions peuvent aussi être réalisées à l’aide de votre smartphone ou même au moyen d’une montre intelligente. Payer par le biais d’une appli sur votre smartphone est déjà bien établi : en août 2020, 3,85 millions de Belges ont payé via les applis bancaires de Bancontact Payconic !

Le sans contact est sûr

Nombreux sont les clients qui disposent de plusieurs cartes de banque leur permettant de payer sans contact. Demandez d’ailleurs toujours à votre client de sortir la carte de son portefeuille afin d’éviter que le mauvais compte ne soit débité.

Par ailleurs, les histoires les plus farfelues circulent à propos du paiement sans contact. C’est ainsi que des personnes ayant de mauvaises intentions pourraient débiter votre compte en maintenant simplement l’appareil proche de votre poche arrière (dans laquelle est logé votre portefeuille) ou de votre sac à main. Ou encore : en retirant la carte trop rapidement de l’appareil, le montant ne serait pas enregistré. On nous a cependant rassurés chez Bancontact Payconic. Un paiement n’est réussi que si le consommateur et le commerçant reçoivent une confirmation de paiement par le biais du terminal. Si aucune confirmation de paiement n’est donnée par le terminal, le paiement a échoué.

Et il existe encore de nouvelles applications : le solde de vos chèques repas, éco, cadeau, ou sport peut dorénavant être consulté de la manière la plus simple qui soit sur votre smartphone. Pour les appareils pouvant lire les empreintes digitales, même la saisie du code pin n’est plus nécessaire.

Une chose est sûre, les entreprises concernées mettent tout en oeuvre pour assurer la sécurité. Lorsque malgré tout quelque chose tourne mal, c’est généralement dû à de la nonchalance. Ne communiquez dès lors jamais vos codes bancaires par mail, whatsapp ou d’autres applications. Votre banque ne vous demandera jamais de lui transmettre le numéro de votre compte bancaire ou votre code pin de cette manière, elle mentionnera toujours votre numéro de client dans les mails : et ce numéro, les hackers n’en disposent pas.

Autres temps, autre morale

La Covid19 a rendu la tâche difficile à l’horeca et l’exploitant horeca ne veut pas perdre de chiffre d’affaires. Cependant, un groupe limité de clients a pris la mauvaise habitude de réserver une table pour ensuite ne pas se présenter. On appelle cela no show. Raison pour laquelle certains établissements horeca demandent désormais une avance lors de la réservation. C’est possible, mais limitez toutefois cette technique aux clients que vous ne connaissez pas, les clients habituels risquent fort d’en être choqués. Et vérifiez avec votre comptable la manière dont vous devez enregistrer ces montants dans la caisse.

L’exploitant horeca est aussi un client

Vous êtes un fournisseur d’hospitalité, mais vous êtes également un client. Cela signifie que vous devez à votre tour payer des fournisseurs : le grossiste horeca, mais aussi l’électricité, le gaz, l’eau, le loyer, les droits d’auteur, le personnel… Et bien sûr, parce qu’ils n’aiment pas attendre : les impôts et la TVA. On part souvent du principe que le délai de paiement est de 30 jours, mais rien n’est moins vrai, des délais de paiement plus courts peuvent figurer sur la facture.

Dans l’horeca, les arriérés de paiement ne cessent d’augmenter depuis la Covid19. Ce qui peut avoir comme conséquence que plus rien ne vous est livré à moins de payer au comptant. Ne prolongez certainement pas unilatéralement vos délais de paiement, (on aime à invoquer la Covid comme excuse aujourd’hui, que ce soit à tort ou à raison). N’attendez pas de recevoir des rappels, s’il y a un problème, parlez-en à votre fournisseur, essayez de trouver ensemble une solution. Parce qu’en définitive ce fournisseur ne demande pas mieux que de vous garder comme client.

A présent que les marges bénéficiaires sont sous pression, les prix sont de plus en plus négociés. Rien de mal à cela, mais faites-le avant d’approuver définitivement votre commande. Les grands acteurs de la gastronomie de système tirent principalement leurs bénéfices en négociant les prix à la baisse. En compensation, ils assurent d’énormes commandes et une relation commerciale à long terme.

Achats online

Comme tout le monde, les entrepreneurs horeca aussi achètent aujourd’hui de plus en plus via l’internet. Dans une Europe unie, cette pratique est devenue un jeu d’enfant, même pour l’alimentation et les boissons. Les livraisons sont désormais tellement bien organisées que l’hygiène et le contrôle des températures sont assurés de manière optimale. Les grands protagonistes du ‘deliver at home’ achètent pratiquement tout par le biais du net, et presque toujours sur des plateformes aux Pays-Bas et en Allemagne. C’est ainsi qu’un grossiste par internet situé juste au-delà de la frontière fournit de la viande fraiche à non moins de dix-huit restaurants tri-étoilés !

Vous pourriez suivre leur exemple, mais il y a toutefois anguille sous roche. En cas de litige, selon leurs conditions générales de vente, seuls les tribunaux de leur pays sont compétents. Bonne chance donc, si vous voulez obtenir réparation. Et : vos achats auprès de cette plateforme étrangère sont intracommunautaires, ce qui signifie que vous ne payez pas la TVA. Toutefois, ces livraisons doivent bien figurer sur votre listing intracommunautaire.

Effectuer des achats intracommunautaires en Allemagne par exemple, semble très attrayant en raison des impôts moins élevés, de l’absence de droits d’accises et de contributions environnementales. De nombreux exploitants horeca partent dès lors du principe que les exemptions bien connues pour les vins et les spiritueux s’appliquent. Toutefois, elles ne s’appliquent pas à des fins professionnelles : en tant que professionnel, vous devez toujours payer les accises sur l’alcool, le café et autres en Belgique.