Les fondateurs 

Rien ne prédestinait Nicolas Bourgeois-Legrain, actuel CEO de YouWok au secteur de l’Horeca. L’ancien avocat avait par contre déjà à son actif un vrai parcours d’entrepreneur dans le secteur de la communication et de la cigarette électronique.

De son côté Aydin Bakar possédait une belle expérience dans la restauration pour avoir été serveur chez Bruneau et à la Maison du Bœuf à Bruxelles mais également pour avoir été gérant d’un restaurant Wazawok. 

La complémentarité des deux compères ne pouvait que poser les bases d’une association efficace. 

Un trou dans le marché

Il suffisait d’y penser comme on dit ! Ayant identifié un trou dans le marché, les deux jeunes trentenaires décidèrent de lancer la première véritable chaîne de fast-food asiatique belge. 

Nicolas B-L : Lorsque nous avons analysé le marché, nous avons remarqué que la restauration asiatique était représentée par une quantité de petits indépendants (chinois, thaïlandais, japonais) mais rien d’organisé, pas de chaîne à proprement parler. Dans ce domaine, il n’y avait que les producteurs de sushis mais ils ne sont pas vraiment concurrents, leur offre est différente de la nôtre. Les sushis se consomment froids la plupart du temps et sont assez chers. C’est plutôt un produit de luxe. De notre côté, nous offrons une nourriture asiatique simple mais adaptée aux goûts européens. 

Nos véritables concurrents ne sont pas les restaurants asiatiques mais les fast-foods classiques (burgers, pizzas) ou une chaîne comme Panos. 

D’une page blanche 

C’est ce qu’on appelle commencer d’une page blanche. A 33 et 35 ans, les jeunes entrepreneurs ont commencé de zéro ou presque et en tous cas sur fonds propres car les banques, méfiantes vis-à-vis de l’Horeca et d’autant plus dans le cadre d’un nouveau concept, n’ont pas voulu les soutenir. 

Ce qui était une faiblesse est devenu une force. Cela n’a pas ébranlé leur détermination mais les a obligés à sérieusement optimiser les coûts. 

Même du côté du nom, les deux amis ont travaillé seuls, faute de pouvoir faire appel à un spécialiste ; et ils peuvent être fiers de leur succès car la marque est à l’image de leur concept : simple, parlante et efficace !

En 2019 YouWok était déjà 5ème à Bruxelles en termes de nombre de plats livrés par Uber Eats, juste derrière les géants du secteur !

Un développement accéléré grâce au Covid ?

Nicolas B-L : Oui la pandémie a eu cela de positif pour YouWok qu’elle a accéléré le développement des ventes à emporter et des livraisons à domicile. Auparavant le chiffre d’affaires des restaurants était très variable en fonction des emplacements et les livraisons ne représentaient que 2,3 % en dehors de Bruxelles. Dans certaines villes comme Tournai ou Charleroi, on n’en faisait même pas. Actuellement c’est 20% du chiffre d’affaires. 

C’est ce qui nous a permis de tenir durant la crise puisque bien entendu nos restaurants sont fermés. Pour améliorer la visibilité de nos produits sur le net, nous avons dû adapter certains de nos emballages, baisser la hauteur de nos contenants, les arrondir pour les rendre plus instagrammables. Ce n’est pas évident car pour un wok on mélange le tout donc ce n’est pas toujours photogénique. Cette adaptation forcée c’est aussi ce qui nous rendra plus forts au sortir de la crise. 

Notre point fort c’est que nos plats restent chauds une demi-heure, ce qui n’est pas le cas des frites et des burgers par exemple.

La franchise 

La chaîne détient déjà 9 établissements en propre à Bruxelles, Liège, Charleroi, Courtrai et Anvers principalement dans les grands centres commerciaux (elle vient d’ouvrir son dernier établissement au Docks Bruxsel), ainsi qu’un premier franchisé à Namur.

Nicolas B-L : L’année dernière la franchise attirait des anciens salariés voulant se lancer dans l’entreprenariat, maintenant depuis le covid, ce sont des gens de l’Horeca qui ont perdu leur job ou qui ont fermé leur restaurant qui se portent candidats.

Des projets ?

Nicolas B-L : Oui nous avons des idées pour de nouvelles chaînes mais il est encore trop tôt pour en parler. Concernant YouWok, doubler de taille à terme semble cohérent. Il y a de la place pour 25 ou 30 YouWok en Belgique. Nous cherchons dans les principaux centres commerciaux, le plus important est de trouver le bon emplacement. Contrairement à toute attente, les prix des locations Horeca ne diminuent pas avec la crise car les acteurs du secteur s’attendent à une reprise forte après celle-ci.

Envie de les accompagner ?

Pour celui qui serait tenté de se lancer dans l’aventure, la franchise ne commence qu’à s’étendre mais on peut s’imaginer que d’ici quelques temps les meilleurs emplacements seront pris. Si le concept vous parle, on ne peut donc que vous conseiller de vous y intéresser dès maintenant ! 

Dans la pratique :

Prévoir environ 150.000 € d’investissement dont une partie du montant peut se faire en leasing. 

Droit d’entrée : 10.000 € (durant la pandémie, il est offert par l’enseigne)

Royalties : 6% du chiffre d’affaires (également offerts durant les trois premiers mois)

Selon les fondateurs eux-mêmes, les clés du succès de YouWok peuvent s’identifier comme suit :

Auprès des clients : 

  • Les woks sont de vrais repas chauds.
  • Il s’agit de repas relativement équilibrés (constitués de viande, légumes, condiments).
  • A petit prix (le ticket moyen est de 8 € soit moins que celui des fast-foods habituels).
  • La base est simple mais l’enseigne offre un très large choix d’accompagnements et de sauces (plus de 250 combinaisons possibles). Chacun compose le wok selon son goût, d’où l’idée de la marque « YouWok ».
  • Les box sont faciles à manger debout ou en marchant, en faisant ses courses par exemple.
  • Le wok chauffe à la vitesse d’une minute (très fort et très vite). Donc le plat vous est livré tout de suite.
  • Grâce au système de composition les woks peuvent être 100% veggie, vegan ou halal, au choix du client.

Sur le plan de la rentabilité : 

  • Un petit panier d’achat (de 4,90 à 23 €) mais un grand nombre de ventes (près de 3.000 woks sont déjà vendus chaque jour). 
  • La variété de plats fait que le client ne se lasse pas rapidement donc il est fidèle.
  • Le mode de fonctionnement requiert peu de personnel (en temps de crise, une à deux personnes peuvent gérer le restaurant). 
  • Sans vraiment y avoir pensé, le concept a répondu à une demande existante : il n’existait pas ou peu de fast-food halal. Or la clientèle halal peut représenter 30% du chiffre d’affaires de certains restaurants à Bruxelles.

En somme les points forts d’un Pizza Hut mais à la sauce asiatique a-t-on envie de dire !

Texte : PVW