Nouveau terme apparu dans les années 2000, le flexitarisme désigne une habitude alimentaire assez simple : les flexitariens consomment tous les groupes d’aliments, seuls la viande et le poisson sont consommés de manière occasionnelle. 

Dans l’Horeca, lors de l’élaboration d’un menu, on se demande toujours dans quelle mesure il faut tenir compte des nouvelles habitudes alimentaires comme celles du végétarisme ou du flexitarisme. Pour le savoir, nous disposons pour une fois d’une étude fiable réalisée chez nous.

Le flexitarisme compte de plus en plus d’adeptes

Une étude à long terme menée par la VUB (Vlaamse Universiteit Brussel) montre que les Flamands délaissent de plus en plus la viande et le poisson afin de préserver leur santé et le climat.

Une étude menée durant dix ans sur des adultes flamands par les professeurs de la VUB Tom Deliens, Patrick Mullie et Peter Clarys, montre au cours de la dernière décennie un changement notable dans leur régime alimentaire.  Les sujets sont passés d’habitudes alimentaires omnivores incluant de la viande ou du poisson au quotidien à plus de flexitarisme (au moins 3 jours par semaine sans viande ni poisson). Les habitudes alimentaires plus strictes comme le véganisme et le végétarisme ont maintenu un nombre relativement faible mais stable de partisans tout au long de la recherche (moins de 5 %). La recherche a été publiée dans la revue European Journal of Nutrition.

« Au cours des dix dernières années, nous avons observé un changement dans l’alimentation omnivore des adultes flamands vers des habitudes alimentaires plus végétales. Cette tendance est principalement visible chez les jeunes femmes plus scolarisées vivant dans les zones urbaines. Compte tenu des effets positifs très évidents sur la santé publique et l’environnement, il est possible de promouvoir les habitudes alimentaires des légumes à l’échelle de la population et de cibler les groupes cibles qui ne sont pas actuellement en contact avec ce mode de vie », déclare le chercheur de la VUB Tom Deliens.

L’étude du groupe de recherche MOVE (Movement and Nutrition for Health and Performance) de la VUB, en collaboration avec Ethical Vegetarian Alternative (EVA), couvre une période de dix ans au cours de laquelle les habitudes alimentaires de 4.859 participants ont été analysées sur cinq périodes de mesure (2011, 2013, 2016, 2018 et 2020). Les répondants ont été sélectionnés à partir d’un panel de consommateurs représentatif de la société d’études de marché iVOX. Les membres qui ont été invités à participer à cette recherche ont été sélectionnés au moyen d’un échantillon en plusieurs étapes visant à assurer la représentativité de la population adulte flamande générale en termes de sexe, d’âge, de niveau d’éducation et de degré d’urbanisation.

Les conclusions à en tirer pour l’Horeca vont de soi : plus qu’hier mais moins que demain, il deviendra indispensable d’offrir à la carte des alternatives au sempiternel plat de viande ou de poisson avec ses accompagnements.

Rassurez-vous toutefois, inutile de revoir l’ensemble de la carte : une autre étude, réalisée en France, démontre que les sorties au restaurant sont plus que jamais un moment-plaisir et que même s’ils sont flexitariens à la maison, les clients sont encore prêts au restaurant à s’offrir un bon steak !

Lien vers l’étude : https://doi.org/10.1007/s00394-021-02630-z

Texte : PVW