Rares sont les établissements horeca à n’avoir jamais été confrontés au vol : clients qui chapardent des couverts, personnel un peu trop attaché à la caisse ou cambrioleurs qui, de nuit, s’emparent de cette même caisse. Bien sûr, c’est grave, mais cela n’a rien de comparable avec une attaque à main armée qui, outre la perte financière, laisse d’éventuelles séquelles physiques et psychiques.

Ces derniers temps, les établissements horeca – et les restaurants en particulier – sont de plus en plus souvent la cible de gangsters. Les banques, les bureaux de poste et les bijoutiers sont tellement bien sécurisés que les chances d’y réussir un hold-up sont devenues quasiment nulles. En revanche, les restaurants sont des proies assez faciles : ils sont très accessibles et les gens animés de mauvaises intentions peuvent aisément venir repérer les lieux à l’avance. De plus, un restaurant présente d’autres avantages pour les voleurs : ils sont ouverts le soir et les cambrioleurs aiment travailler quand il fait sombre. Si votre établissement se situe à proximité d’une voie d’accès rapide, mieux vaut également redoubler de vigilance.

Le Service public fédéral Intérieur dispense, par le biais de la Direction générale Sécurité et Prévention, des informations sur la prévention de la criminalité, et ce, tant aux citoyens qu’aux entrepreneurs. Sur son site web, le SPF consacre même une attention particulière à la sécurité dans les restaurants.

De quoi devez-vous tenir compte ? Commencez par faire preuve de discrétion vis-à-vis de votre personnel. Gardez pour vous les informations relatives au chiffre d’affaires, aux combinaisons chiffrées du coffre, etc. Soyez sur vos gardes vers l’heure de la fermeture. Lorsque vos derniers clients boivent un digestif, pensez à fermer la porte d’entrée. Une fois que ces clients ont payé leur addition, accompagnez-les à la porte et refermez-la derrière eux. Fermer toutes les portes à clé est par ailleurs une règle d’or quand vous buvez un verre avec le personnel après le service ou pendant le nettoyage de la salle. Veillez à ce que votre caisse ne contienne que de la monnaie, pas plus. Avez-vous déjà entendu parler des coffres-forts POS ? Il s’agit d’une sorte de boîte aux lettres sous la caisse dans laquelle vous pouvez glisser d’importantes sommes d’argent à intervalles réguliers. Ces coffres sont généralement équipés d’une serrure à minuterie impossible à ouvrir immédiatement. Les cambrioleurs sont généralement pressés et n’ont pas la patience d’attendre l’ouverture. Si vous avez un coffre comme celui-là, signalez-le en apposant une affichette ou un pictogramme sur la porte ou la caisse de votre établissement afin que les voleurs sachent à quoi s’en tenir. Certains restaurants sont équipés d’une alarme silencieuse : une simple pression sur le bouton ou la saisie d’un code sur la caisse suffit à prévenir immédiatement une centrale d’alarme. Cette dernière peut alors alerter la police. Informez votre personnel de cette alarme, expliquez-lui comment et quand l’utiliser. Lorsque vous activez l’alarme, les cambrioleurs ne peuvent en aucun cas le remarquer. Cela ne ferait qu’accroître leur nervosité, avec les conséquences que cela implique.

 

 

Lumière et caméras

 

Évitez à tout prix les rituels quotidiens récurrents relatifs à l’argent : ne vous rendez jamais au même moment à la banque pour y déposer de l’argent. Si, après la fermeture, vous emmenez de l’argent à la maison, demandez toujours à au moins l’un de vos collaborateurs d’attendre la fermeture avec vous et de vous accompagner jusqu’à votre voiture. Si votre parking est plutôt sombre, investissez dans un éclairage digne de ce nom, si possible équipé d’un capteur de mouvements. Si vous avez l’intention d’installer des caméras, faites-le aux endroits stratégiques : à la porte d’entrée par laquelle tout le monde doit passer et à l’entrée du parking, histoire d’avoir le numéro de plaque d’immatriculation d’éventuels cambrioleurs.

Pensez également toujours à discuter à l’avance avec vos collaborateurs de la réaction à adopter en cas de visite impromptue. Demandez-leur d’être attentifs aux clients qui se comportent de manière étrange. Dites-leur surtout qu’ils doivent faire ce qu’on leur demande et ne prendre aucun risque. Élaborez éventuellement un plan de sécurité avec les numéros de téléphone et les gestes à faire après un cambriolage.

Que faire si vous vous retrouvez soudain nez à nez avez le canon d’un revolver, une matraque ou un couteau ? Partez toujours du principe que votre sécurité, celle de vos collaborateurs et celle de vos clients vaut bien plus que l’argent. Même si c’est difficile, essayez de garder votre calme et de vous conformer aux ordres des gangsters. Faites ce qu’ils demandent et essayez en même temps de les observer : combien sont-ils, estimez leur taille et leur âge, mémorisez la couleur de leur peau et de leurs yeux, regardez s’ils ont des caractéristiques physiques particulières, tentez de reconnaître la langue ou le dialogue dans lequel ils s’expriment, retenez comment ils sont habillés. Quelles armes ont-ils et dans quel type de véhicule se déplacent-ils ? L’idéal est bien sûr de parvenir à noter leur plaque minéralogique. Essayez également de voir dans quelle direction ils s’enfuient.

Ne tentez surtout pas de vous substituer à la justice. Pour commencer, les gangsters sont préparés, pas vous. Deuxièmement, vous pourriez être poursuivi pour coups et blessures portés aux voleurs ! La notion d’autodéfense est très limitée en Belgique.

WB