La Coupe du Monde de la gastronomie
Ce concours de haut niveau est un véritable défi pour les vingt équipes en lice pour cette présélection européenne. Pour la première fois de son histoire, l’événement avait lieu dans le sud de l’Europe. Lieu des réjouissances : Turin, dans le Piémont, au Nord de l’Italie, région de la gastronomie italienne célèbre pour ses vins de renom comme le Barolo, Barbaresco, Brachetto d’Aqui, Moscato d’Asti, Nebbiolo… De même, il y existe une diversité incroyable de fromages, charcuteries fines, huiles d’olive, miels, confitures… sans oublier naturellement un large éventail de pâtes et de truffes, spécialité de la région. L’idéal donc pour organiser ce concours de prestige. Comme toujours, la finale mondiale aura lieu pendant le salon Sirha à Lyon (France) en janvier 2019.
Bocuse d’Or, une aventure exceptionnelle
Olivier Ginon, président de GL Events, définit le concours comme un défi pour les participants qui, dans un monde de diversité, réunissent la société autour d’une table gastronomique particulièrement délicieuse. Qu’est-ce qui rend le Bocuse d’Or si particulier ? Nous nous sommes entretenus avec Lode De Roover (chef de l’équipe belge et chef du restaurant Fleur de Lin), qui représentera les couleurs de la Belgique aux côtés du commis Piet Van de Casteele et du coach Jo Nelissen. « C’est le concours le plus difficile et le plus intense, d’un niveau particulièrement élevé. Aucun autre concours n’est d’un tel niveau, et il est considéré comme tel dans le monde entier. Chaque chef donne le meilleur de lui-même lors de cet événement qui réunit le gratin mondial. Il s’agit d’un défi gigantesque pour chaque chef. Ce concours permet aux participants de repousser toujours plus loin leurs limites et au fil du temps, la barre est placée de plus en plus haut. Nous constatons cela clairement aux moyens déployés par les pays scandinaves et aux investissements consentis par les pouvoirs publics afin de permettre aux talents gastronomiques de donner le meilleur d’eux-mêmes. Pour nous, il s’agit de placer la Belgique sur la carte mondiale de la gastronomie ».
En quoi cette participation et bien évidemment les résultats obtenus sont-ils si importants ? Lode : « Lorsqu’on sait que 34% des gens prennent leur vacances sur la base d’attentes et de possibilités culinaires, c’est un atout de taille pour le tourisme en général et bien évidemment aussi pour les établissements surfant sur la vague de la gastronomie. Le concours est clairement une référence. C’est véritablement devenu une machine, comparable à la Coupe du Monde de football, et Paul Bocuse en est la figure de proue. Ce dernier affirmait qu’une bonne cuisine doit avant tout reposer sur les ingrédients parfaits, travaillés et peaufinés avec une implication sans faille. Des produits de qualité et une visibilité accrue au niveau mondial constituent des facteurs importants. » Et pour reprendre les termes de Paul Bocuse himself : « Une bonne sardine peut être délicieuse. Mais pour prester au niveau mondial, une bonne sardine seule n’est pas suffisante ».
Travail d’équipe et organisation
Jo Nelissen, coach de l’équipe belge, embraie sur l’importance de ce concours : « L’objectif est de donner un petit coup de pouce à la gastronomie et de contribuer à en redorer de plus belle l’image au niveau mondial. Notre système actuel impliquant un coach me convainc que nous sommes sur la bonne voie, que ce soit pour la cuisine en soi ou pour la maîtrise du temps de préparation et de finition. Je constate également que les pays scandinaves sentent la pression, ce qui ne peut que rehausser le niveau global. Mais il y a bien plus que le chef, son commis et un coach. Tout ceci n’est rendu possible que grâce à un environnement et une équipe solide. La « keukenbox », obtenue du gouvernement flamand, en est l’un des exemples. Et l’équipe se plie en quatre en permanence sur tous les plans, une équipe portée à bout de bras par Ferdy et Ann Debecker. Ferdy a remporté le Bocuse de bronze en 1999. Cela fait 30 ans que le chef Ferdy Debecker et son épouse Ann ont entamé la rénovation d’une ancienne ferme à Bornem. Aujourd’hui, le restaurant Eyckerhof ouvert à l’époque est encore et toujours florissant. Ferdy a déjà remporté différents concours culinaires, dont le Bocuse de Bronze. Notre président national Peter Goossens aussi en est l’un des moteurs. Et n’oublions pas le gouvernement flamand, qui nous soutient avec les moyens requis. Il existe en effet une collaboration en béton entre les différentes organisations contribuant à ces prestations. Atteindre une place de choix est une situation win-win pour toutes les parties concernées».
Geplaatst door Bocuse d’Or Belgium op Donderdag 28 juni 2018
La tension est palpable
Tout a débuté le lundi 11 juin 2018. Les supporters belges font le pied de grue à 9 heures devant la porte de l’OVAL Lingotto Fiere, où les 10 premières équipes sont prêtes à faire montre de leurs talents culinaires dès 9h30. Il y a 31 ans de cela, Paul Bocuse mettait sur pied ce qui est aujourd’hui devenu le plus célèbre concours gastronomique de la planète: le Bocuse d’Or. Au fil des ans, ce concours nous a permis de découvrir les plus grands chefs au monde, tout en mettant la gastronomie du monde entier sous le feu des projecteurs. Aujourd’hui, après 62 sélections nationales et 4 continentales, 24 candidats se mesureront lors de la finale pour défendre leurs couleurs nationales. 22 pays ont déjà été sélectionnés (dont la Belgique). Une fois de plus, la tension est à son paroxysme dans la salle du concours, où pendant 2 jours, 10 équipes se mesureront entre elles. La Belgique est deuxième sur la liste des participants, après la Pologne, et devra pour ainsi dire essuyer les plâtres. Peter Goossens: «Difficile à prédire. Si vous êtes moyen, vous pouvez vite vous enfoncer dans les profondeurs du classement dès lors qu’un concurrent est un peu meilleur. Vous devez déjà être excellent pour supporter ce challenge. Notre équipe est bien positionnée, mais nous devrons attendre. Au final, nous devons nous mesurer à 20 équipes».
Et les vainqueurs de cette édition sont… La Norvège, la Suède et le Danemark. Christian André Pettersen de Norvège remporte la sixième édition du Bocuse d’Or Europe. La Suède et la Danemark aussi figurent sur le podium. La Norvège et les pays scandinaves confirment une fois de plus leur position de force dans ces concours internationaux. Et avec eux, la Belgique (sixième place méritoire), la Finlande (4), la France (5), la Suisse (7), la Hongrie (8), l’Islande (9) et le Royaume-Uni (10) accèdent à la finale à Lyon durant le salon Sirha.
En présence de 1.300 supporters enthousiastes, 20 chefs ont donné le meilleur d’eux-mêmes lors d’un concours marqué par 5h35 de concentration et d’efforts.
Et nous oublions presque qu’un Belge était élu meilleur commis du concours: Curtis Mulpas, qui était dans l’équipe d’Italie. Mais il est bien un Belge…
Belgian team, go for it in Lyon!