Inflation, carence en personnel, hausse des coûts des matières premières et de l’énergie… Tous les acteurs de la restauration rapide sont confrontés à de lourds problèmes, qui ont un impact sur leur niveau de service : Van Geloven n’y échappe pas, comme le reconnaît son CEO, Jan Aaltzen Linde. Mais il a confiance en une évolution heureuse de la situation : “Nous mettons en place des solutions structurelles qui commencent à porter leurs fruits”.

En raison des difficultés de livraison début septembre, des clients de la restauration rapide ont été en rupture de stock de fricadelles durant une semaine entière. Les médias s’en sont emparés pour annoncer une ‘crise de la fricadelle’. Une opération ludique, mais un problème pris très au sérieux par Van Geloven, commente Jan Aaltzen Linde. Sa cause principale : les carences en force de travail. Cela explique pourquoi le leader du marché belge des snacks congelés s’est retrouvé sur la corde raide. «Le personnel de nos ateliers n’est pas toujours au complet, alors que le volume à produire est au moins aussi élevé qu’avant l’épidémie. Il suffit d’une simple interruption pour connaître des difficultés dans le réapprovisionnement des clients à partir des stocks existants. La fricadelle était évidemment un sujet porteur médiatiquement. Mais avec cette pénurie, ce sont nos clients qui en ont fait les frais. Et cela n’est bon pour personne. Nous cherchons à y remédier par
diverses solutions.»

Carence en personnel

La première étape consiste à se rendre compte que cette pénurie de personnel va perdurer encore un certain temps. «Croire que ce problème sera résolu en quelques mois, c’est s’enfouir la tête dans le sable. La récession que tout le monde craint va sans doute atténuer les tensions sur le marché du travail, mais ce n’est pas la solution idéale. Ce qu’il faut, c’est une réaction structurelle. Nous agissons d’une part par le recrutement : nous sommes toujours très actifs, mais le marché se restreint. C’est pourquoi nous organisons de plus en plus de journées portes ouvertes de nos ateliers, avec Cora comme ambassadrice de Mora.»

Deuxièmement, nous savons que recruter n’est pas la panacée : il faut aussi que les collaborateurs restent. Surtout que plane l’ombre du vieillissement. Nous veillons à ce que notre personnel se sente bien et s’épanouisse entre nos murs. Nous voulons améliorer son implication, entre autres en donnant des ateliers formatifs visant à élaborer des plans d’amélioration continue.»

Et ce n’est pas tout : Van Geloven mise aussi sur la formation au leadership, commente Linde. «Malgré la frénésie qui règne dans nos ateliers, nous continuons de privilégier l’aspect humain, ce qui demande du leadership. Nous constatons que nos efforts ont un impact positif en matière de personnel. Et nous en sommes ravis !»

Transparence

Pour M. Linde, malgré les temps difficiles vécus en tant que CEO, il convient avant tout de garder la tête froide, d’avoir une vision claire de la situation et d’agir par des actions ciblées. «Il faut définir des priorités pour régler la crise et prendre des mesures adéquates. Notre but est maintenant de rétablir la fiabilité des délais de livraison. Nous y consacrons tous nos efforts. Ainsi, nous nous sommes abstenus de toute promotion publicitaire durant une bonne partie de cette année. Car notre principale préoccupation consiste à livrer les clients chaque semaine de façon stable, et pour cela, il faut éviter les hausses soudaines de la demande provoquées par des actions spéciales et des promotions. Afin de pouvoir augmenter les volumes de production de quelques références, nous avons également décidé de suspendre temporairement la production de certaines autres, voire de les arrêter définitivement. Ce qui me semble important, c’est la communication : expliquer pourquoi nous devons faire des choix, qui se justifient afin de nous permettre d’assurer l’approvisionnement des clients, tout en leur laissant un bel assortiment de produits. Je trouve très important de faire preuve de transparence à propos des développements que connaissent notre secteur et notre entreprise, justement parce que grâce à nos efforts, nous sommes persuadés que nous parviendrons à rétablir le niveau de service. Nous sommes un partenaire fiable, et le resterons.»

Outre cette fiabilité dans les livraisons, Van Geloven travaille continuellement à la valeur ajoutée qu’il apporte. «Cela passe entre autres par notre plate-forme Snack Extra, qui distille des conseils, suggestions de menus, banque d’images et matériel publicitaire. Nous sommes également là pour aider les entrepreneurs de l’Horeca, pour leur faciliter la vie, surtout aujourd’hui. Mais nous n’oublions pas que le plus important, c’est de réapprovisionner correctement le client. C’est notre priorité absolue.»

Hausse des prix

«Une hausse aussi considérable et structurelle des prix, à la fois pour les matières premières et l’énergie, c’est du jamais vu», assure Jan Aaltzen Linde. «Et ce n’est pas près de s’atténuer. En attendant, nous devons considérer cette situation comme la nouvelle normalité. Nous essayons de nous en prémunir, en augmentant le niveau d’automatisation de nos ateliers et en diminuant la consommation d’énergie. N’empêche, la hausse des coûts est énorme et nous sommes contraints de la répercuter sur nos acheteurs, du moins partiellement. C’est dramatique, mais inévitable pour assurer la pérennité de la chaîne de production, afin d’assurer le réapprovisionnement. Car nous ne touchons pas à la qualité des produits. Nous sommes réputés pour être une entreprise veillant jalousement sur le niveau de qualité, et nous n’y dérogerons pas.»

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‘En attendant, nous devons considérer la situation comme la nouvelle normalité’

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