Michelin place l’innovation et le développement durable au premier plan

Le restaurant Bozar à Bruxelles peut s’enorgueillir d’être le vainqueur du Guide Michelin 2023. Le chef Karen Torosyan a en effet été le seul à recevoir une deuxième étoile lors de la cérémonie qui s’est déroulée au Théâtre royal de Mons. Les grands chefs Peter Goossens, Viki Geunes et Tim Boury ont conservé leurs étoiles, et 16 nouveaux restaurants étoilés ont été ajoutés, ainsi que 4 nouvelles étoiles vertes et 22 bib gourmands. Tout un programme, donc…

« La Belgique est devenue une capitale culinaire et c’est précisément cette passion qui nous a permis de réaliser de grandes avancées », résume Peter Goossens.

Cette année, pas moins de 16 restaurants ont obtenu une première étoile: 15 en Belgique et 1 au Luxembourg. Fait remarquable : Michelin semble récompenser plus rapidement qu’auparavant, les restaurants ouverts depuis moins d’un an.

En Flandre, six nouveaux restaurants étoilés se sont ajoutés : Willem Hiele (Oudenburg), De Bakermat (Ninove) de Kevin Graf, Misera (Anvers) de Nicolas Wentein, Sensum (Sint-Denijs Westrem) de Maurice De Jaeger, Table d’Amis (Courtrai) de Matthieu Beudaert et Glass (Anvers) de Wouter Van Tichelen.

7 des nouveaux restaurants étoilés sont situés en Wallonie. Outre La Grappe d’Or (Autelbas), qui retrouve son étoile après l’avoir perdue l’année dernière, il faut citer le Roannay (Francorchamps) du tout nouveau Jeune Chef de l’Année Mathieu Vande Velde, Le Vieux Château (Flobecq) de Tanguy de Turck, La Table de Manon (Grandhan) de Manon Schenck, Le Grand Verre (Durbuy) de Wout Bru, La Grange d’Hamois (Emptinne) de Grégory Gillain et La Table Benjamin Laborie (Ohain).

Deux restaurants bruxellois obtiennent également une première étoile, à savoir Barge de Grégoire Gillard et Humus x Hortense de Nicolas Decloedt.

« Je suis ravi que le ‘contraire’ qui caractérise notre restaurant ait été récompensé, ce qui prouve que le Michelin est ouvert aux nouvelles tendances », a déclaré Nicolas Decloedt.

Un restaurant luxembourgeois complète la liste; l’Eden Rose de Valerian Prade et Caroline Esch à Kayl.

Le chef Karen Torosyan, du restaurant Bozar à Bruxelles, a été le seul à être récompensé d’une deuxième étoile. Le chef arménien d’origine géorgienne, arrivé dans notre pays il y a 25 ans, a été qualifié d’artisan pur-sang par Michelin, après quoi le chef ému a longuement étreint  son mentor, le grand chef français David Martin de La Paix (2 étoiles).

Notre pays compte à présent 22 restaurants bi-étoilés et 3 tri-étoilés, à savoir Viki Geunes (Zilte à Anvers), Peter Goossens (Hof van Cleve à Kruisem) et Tim Boury (Boury à Roulers).

Mathieu Vande Velde, chef du restaurant Le Roannay qui a récemment rouvert ses portes à Francorchamps, s’est vu remettre, non seulement sa première étoile, mais également le prix du Jeune Chef de l’Année. Le jeune chef de 24 ans, ancien candidat de l’émission ‘Top Chef’ et supervisé par David Martin, a ainsi été la deuxième étoile de l’après-midi, après Karen Torosyan.

Depuis 2020, Michelin met également l’accent sur la durabilité, par le biais d’étoiles vertes décernées aux restaurants qui se distinguent par leur engagement en faveur d’une gastronomie plus durable et de choix écoresponsables. Cette année, il y a quatre heureux élus.

Le premier gagnant est Instroom de Seppe Nobels à Anvers. Dans son restaurant, il sert une cuisine multiculturelle concoctée par de nouveaux arrivants de langue étrangère. Tous les sous-chefs ont fui leur pays à la recherche d’un avenir meilleur. Nobels les sélectionne lui-même auprès de Fedasil et de la Croix-Rouge. Au terme de 18 mois, 72 d’entre eux ont déjà été formés. Bart De Pooter, du restaurant Wildn à Anvers, obtient également une étoile verte, tout comme La Grappe D’or à Autelbas (Luxembourg), Simone Catalane à Anvers et Barge à Bruxelles.

Le Prix du Sommelier a été décerné à Yanick Dehandschutter du restaurant Sir Kwinten (1 étoile) à Sint-Kwintens-Lennik, qui a également développé sa propre ‘Vineuze’, un mélange de 25% de lambic de la brasserie 3 Fonteinen et de 75% d’auxerrois.

« La gueuze est incontestablement devenue un produit gastronomique », déclare-t-il.

La troisième édition consécutive était-elle aussi la dernière cérémonie de remise des prix à se dérouler au Théâtre royal de Mons ? Cela pourrait bien être le cas, maintenant que la ville d’Anvers s’est portée candidate pour l’organisation de l’édition 2024.

(DV)