Bier Central est un concept d’expérience de la bière développé par l’entrepreneur Peter De Clerck, qui vous immerge complètement dans le creuset de la culture belge de la bière. Anvers et Gand ont été les premières implantations, récemment Bruxelles s’est ajouté et en mars un quatrième Bier Central ouvrira ses portes sur la Grand-Place de Malines. 

« Beaucoup de cafés disparaissent, et avec eux une partie de notre culture unique de bière belge, mais un concept comme le nôtre, dans lequel vous donnez à l’expérience de la bière belge une place centrale et parvenez à faire de vos clients des ambassadeurs, fonctionne. Nous visons le concept des cafés à bière belges proposant un très large choix de bières ainsi qu’un repas digne de ce nom, et ce 7 jours sur 7 et tous les jours de l’année », explique Peter De Clerck, le créateur de Bier Central.

Peter De Clerck, né à Baasrode, n’a pas d’antécédents dans le domaine de la bière ou de la brasserie, mais en tant qu’économiste de formation, il s’est retrouvé dans le secteur industriel, le commerce de détail et ensuite l’Horeca. En 1995, il lance sur la Keyserlei, Duke of Antwerp suivi de Kelly’s Irish Pub. Bier Central suivra en 2012, ce qui fait que trois établissements Horeca se retrouvent côte à côte sur la Keyserlei, à deux minutes à pied de la gare centrale d’Anvers.

« C’est définitivement un emplacement triple A, d’autant plus que vous trouvez ici la plus grande concentration de chambres d’hôtel d’Anvers », explique Peter De Clerck. 

Le concept de Bier Central s’articule autour de quatre thèmes, à savoir 33 bières à la pression, 333 bières en bouteille, un menu truffé de plats à base de bière belge et, enfin, des dégustations de bière et des événements. 

« En fait, vous pouvez déguster une nouvelle bière ici tous les jours, même pendant une année bissextile, sourit Peter De Clerck. Nous n’opérons pas de changements quant à notre offre de bières à la pression, donc les 33 bières proposées à la pression sont disponibles en permanence. Toutes les bières sont belges, à l’exception de la bière trappiste néerlandaise La Trappe et de la pils Carlsberg, en raison de mes bonnes relations avec la famille Haelterman de Carlsberg Importers. 

Tant à Gand qu’à Bruxelles, nous travaillons avec une cellule de futs qui permet d’optimiser la durée de conservation et la qualité de la bière en plus d’obtenir une meilleure gestion de la teneur en CO2. Grâce à la cellule de futs, un fut peut tenir environ quatre semaines, alors qu’il ne dure normalement qu’une semaine. Même si, bien sûr, le but est de servir les bières du fut au client aussi rapidement que possible… »

Comment créez-vous une expérience typique de la bière ?
« Vous devez toujours offrir une valeur ajoutée à vos clients, ne serait-ce que pour éviter qu’ils aillent acheter une bière dans un supermarché pour la consommer chez eux. Notre objectif est de rassembler les gens, dans un intérieur spacieux (souvent plus de 200 places à l’intérieur et une grande terrasse extérieure, y compris des chaufferettes extérieures) qui dégage une atmosphère de bière, avec de la musique, de la convivialité et une équipe dynamique. Nous croyons également toujours fermement au concept d’un bon service à table. Grâce au système d’oreillettes, la ‘ligne’ entre le personnel et la cuisine est constante et rapide. »

D’abord à Gand, puis à Anvers, un troisième établissement a récemment ouvert ses portes au boulevard Anspach à Bruxelles. Malines rejoindra également ce trio en mars de cette année.

« Le prochain site de Malines, dans le bâtiment anciennement connu sous le nom de De Met, sera le plus grand de nos établissements avec 260 places. »

D’autres emplacements vont-ils encore s’ajouter ?
Après le démarrage à Bruxelles et bientôt à Malines, nous voulons souffler un peu, même si bien sûr nous sommes toujours à l’affût d’opportunités intéressantes, y compris en Wallonie et aux Pays-Bas. Bien sûr, cela dépend aussi des investissements que les brasseries sont prêtes à faire dans les bâtiments, notamment. D’ailleurs, elles devront aussi contribuer à la gestion du parc de cafés. Nul besoin pour elles cependant de s’occuper de la gestion d’un café, tout comme je n’ai pas besoin de m’occuper du brassage de la bière. Car comme je le dis souvent : à chacun son métier !

Bien sûr, j’ai déjà conclu quelques partenariats commerciaux par le passé, et je connais donc les ficelles du secteur Horeca. Nous ne sommes pas ouverts à la franchise pour le moment».

Quelle est votre philosophie en matière de bière et foodpairing ?
« Nous accordons beaucoup d’importance au fait que tout est fait maison, y compris le pain, explique Peter De Clerck. Nos sites sont approvisionnés à partir de notre cuisine centrale d’Anvers. Quoi qu’il en soit, nous incorporons de plus en plus de bière dans nos plats, et bientôt nous lancerons… des croquettes à la bière sur le marché. 

Nous collaborons également depuis dix ans avec le même chef, Hans Devriese, qui a travaillé pour plusieurs compagnies de croisière et a suivi une formation de… chef pâtissier.

Connaissez-vous d’ailleurs la différence entre un chef et un pâtissier ? Un chef goûte, tandis qu’un pâtissier pèse ses grammages, ce qui est exactement ce que nous voulons. Le résultat est une offre de plats qui ont toujours le même niveau de qualité. Je pense qu’il est très important d’avoir une qualité constante dans la cuisine. Sur une base annuelle, nous avons environ 250.000 assiettes à garnir. »

Le menu mentionne quelle bière se marie le mieux avec un plat particulier. Nous proposons également une gamme de plateaux de fromages incluant 4 à 8 fromages, élaborés avec l’affineur Van Tricht. L’’Encyclopédie des bières’ énumère, quant à elle, les 366 bières proposées, avec une description claire de chaque produit.

« En outre, nous organisons régulièrement des dégustations de bières et des workshops, lors desquels des sommeliers de la bière, dont le sommelier de la maison Hans Bombeke, enrichissent vos connaissances dans tous les styles de bière possibles, et ce qu’il s’agisse de bières spéciales, de bières d’abbaye, de bières de luxe, de bières aux fruits et j’en passe. Vous y apprenez à goûter la bière, à reconnaître les arômes, à comprendre le processus de brassage, etc. Nous lançons les sessions à partir d’une dizaine de participants. »

Comment voyez-vous le secteur belge des cafés continuer à évoluer ?
« Le métier de cafetier est et reste un travail intensif, déclare Peter De Clerck. Bien sûr, il y a un aspect social qui restera toujours lié à l’activité des cafés, mais en même temps, nous nous devons aussi d’évoluer avec notre temps. Avec l’inflation actuelle, je vois certains collègues hésiter à augmenter leurs prix, mais vu que les brasseries ont aussi augmenté le prix de leur bière, nous n’avons d’autre choix que de ‘suivre’. Bien entendu, notre structure de coûts est également plus élevée que celle d’un (petit) café ordinaire.

N’oubliez pas non plus que, grâce au système unique d’indexation des salaires en Belgique, de nombreuses personnes bénéficieront d’une augmentation de salaire depuis janvier 2023. Il est de notoriété publique que les gens n’apprécient pas les augmentations de prix, mais je pense que les gens acceptent que leur bière soit un peu plus chère. La qualité est bien sûr la condition… 

Même chose pour le personnel : si vous le traitez avec respect, vous n’aurez aucun problème à trouver de bons collaborateurs. En comptant Malines, nous employons actuellement plus de 150 personnes. »

En conclusion : quel est votre sentiment à l’égard de la durabilité ?
« En effet, il ne s’agit pas seulement d’investir dans des établissements, Beer Central veut aussi se développer en investissant dans la durabilité. C’est ainsi que nous installons des panneaux solaires dans nos succursales d’Anvers et de Malines. 

Pour réaliser ces projets sans hypothéquer notre cashflow, nous nous sommes associés à WinWinner, une plateforme de crowdlending sur laquelle les entrepreneurs peuvent partager leurs ambitieux projets de croissance avec leur réseau. WinWinner est également reconnue par la FMSA (Financial Services and Markets Authority), et par les régulateurs financiers belges. »

Le crowdlending consiste à prêter à une entreprise en tant que particulier ou société. Il s’agit d’une forme de financement alternatif permettant aux entrepreneurs de lever des fonds de démarrage ou de croissance auprès d’un groupe d’investisseurs individuels. Vous accordez un prêt à une entreprise pendant une certaine période et recevez en contrepartie un rendement annuel. Le crowdlending peut également constituer une bonne alternative au compte d’épargne, dont le rendement reste faible.

« De cette façon, vous pouvez également devenir Ambassa-bier de Bier Central. L’adhésion commence à partir de 500 €, pour lesquels on vous offre dès le départ un bon d’achat de 10 bières à déguster dans nos établissements. Pour nos succursales de Bruxelles et de Malines, nous avons pu collecter 175.000 euros de cette manière », déclare Peter De Clerck.

[ Danny Verheyden ]