La 22e édition du Belgian Beer Weekend sur la Grand-Place de Bruxelles, où 51 brasseries ont exposé plus de 500 bières belges, a également été marquée par les grands défis économiques auxquels le secteur brassicole est confronté.

Du ‘beau monde’ était présent lors de la session académique à l’Hôtel de Ville de Bruxelles, puisque l’événement s’est déroulé en présence du Premier ministre Alexander De Croo, des vice-Premiers ministres David Clarinval et Vincent Van Peteghem, de l’ambassadeur américain Michael M. Adler et du bourgmestre de Bruxelles Philippe Close.

Après trois années éprouvantes, le secteur brassicole belge retrouve progressivement son niveau d’avant la pandémie : les volumes de bière en 2021 n’étaient inférieurs que de 8,7 % (contre 18,6 % en 2020) par rapport au niveau de 2019, et 68 brasseries ont adhéré au cours des deux dernières années, portant le total à 408 brasseries.

Dans la Salle Gothique, le Premier ministre a suscité des applaudissements nourris lorsqu’il a proclamé être plus amateur de bière que de vin, mais il faut bien sûr tenir compte de la réalité économique en raison du conflit en Ukraine.

L’impact sur la disponibilité et les prix des matières premières est en effet considérable. La crise de l’énergie est un défi majeur, qui ne se traduit pas seulement par la hausse vertigineuse des prix du gaz, mais se fait également ressentir dans les secteurs de l’approvisionnement, affectant ainsi toute la chaîne de production. Un exemple concret est la disponibilité limitée de CO2, qui a déjà paralysé plusieurs brasseries et autres entreprises alimentaires.

Un troisième défi est le plan interfédéral qui est en cours d’élaboration et qui vise à lutter contre la consommation nocive d’alcool. Les brasseurs belges plaident depuis des années pour une consommation responsable et modérée de leurs produits.

« Il ne fait aucun doute que nous soutenons le combat politique visant à lutter contre l’abus d’alcool », a déclaré Krishan Maudgal, directeur de Belgian Brewers. Pour autant, toutefois, qu’ils ne nuisent pas à notre culture de la bière, largement prisée et reconnue, et que la bière puisse continuer à jouer son rôle d’alternative modérée. »

Le Premier ministre Alexander De Croo a d’emblée soutenu cette position. En attendant, sur le terrain, il reste à voir quelles mesures concrètes sortiront des négociations en cours concernant le plan anti-alcool.

DV