Le titre de ‘Meilleur Sommelier du Monde’ est une distinction particulièrement prisée. C’est en 1969 que fut organisé pour la première fois ce ‘championnat du monde’. Dans les années quatre-vingt et nonante, les Belges ont gravi quelquefois les marches du podium, avec une deuxième place pour Marc Wattiez et une troisième pour Herman Dedapper. D’autres sommeliers belges célèbres, comme William Wouters et Eric Boschman, ont atteint les demi-finales.
Par la suite, notre pays a quelque peu ralenti la cadence ; non pas que nous ayons envoyé de moins bons sommeliers, mais le niveau des autres pays a monté en flèche, et la concurrence s’est intensifiée.
Cette année, le concours avait lieu fin mars à Tokyo et le jury, présidé par le Français Serge Dubs, a désigné Paolo Basso, 47 ans, Meilleur Sommelier du Monde 2013. La Canadienne Véronique Rivest s’est classée deuxième, et notre Aristide Spies a décroché une honorable médaille de bronze.
Né en 1982, Aristide Spies avait participé pour la première fois il y a trois ans, se qualifiant alors pour les quarts de finale. Membre de la Gilde des Sommeliers de Belgique, Aristide ne semblait pas vraiment prédestiné à cette profession : il n’est pas issu d’une école hôtelière mais s’est initié à l’œnologie lors d’un séjour de vacances en France, avec ses parents. Il a suivi des cours de sommellerie parallèlement à ses études secondaires. Son diplôme d’humanités en poche, il a reçu une bourse pour un séjour d’un an en Australie, où il s’est évidemment intéressé de près à la viticulture. De retour en Belgique, il a officié comme sommelier aux Forges du Pont d’Oye, restaurant biétoilé à l’époque. Ensuite, il a décroché tous les titres possibles en Belgique, dont celui de Meilleur Sommelier de Belgique en 2007. Aujourd’hui, il travaille aux côtés de Pascal Carré à La Cave du Sommelier à Habay-la-Neuve, dans la province du Luxembourg.
58 candidats, dont 5 dames, se disputaient le titre de Meilleur Sommelier du Monde 2013 : tous de grands noms dans le monde vinicole.
La préparation est ardue ; elle exige du candidat un travail acharné, sans lequel il ne faut même pas espérer une place sur le podium. Aristide s’y activait depuis plusieurs années : études, voyages, dégustations… un cycle infernal. L’occasion pour lui de remarquer que les lauréats précédents portaient généralement le titre de ‘Master of Wine’, un objectif qu’il s’est également fixé.