L’humain au cœur du débat
Michel Croisé : « Plus que jamais le bien-être est au centre des préoccupations. Dans nos métiers de la restauration de collectivité nous avons un grand rôle à jouer : l’environnement doit être non seulement sécurisé mais également porteur de sens. C’était déjà vrai, mais ce l’est encore plus en période de crise car les gens sont déstabilisés. Je suis persuadé que ceux qui réussiront demain sont ceux qui auront compris qu’il faut plus qu’avant s’intéresser à l’humain. Répondre à la vraie demande du public et investir beaucoup plus dans les circuits courts et bio, dans une nourriture saine et durable. Écoles, universités, entreprises, maisons de repos, …Sodexo est présent à tous les stades de la vie, et il apparaît de plus en plus important de manger équilibré. Les écoles par exemple sont plus exigeantes qu’avant.Une offre plus diversifiée, plus saine et plus durable
Avec la crise, je pense que les gens vont se mettre à consommer autrement. Rien de vraiment neuf car ce n’est que la suite d’une tendance préexistante mais la crise servira de catalyseur. Subitement, plusieurs générations de personnes ont remarqué que tout est incertain, même les nantis qui croyaient que rien ne pouvait leur arriver. La restauration est un métier dont on ne peut se passer, par contre il y aura sans doute plus de personnes qui vont emporter à domicile une offre plus diversifiée, plus saine, plus durable.L’occasion de se réinventer ?
Avec le confinement, les gens ont pris l’habitude du télétravail mais ils se sont rendu compte qu’ils avaient aussi un vrai besoin de socialisation. La communication uniquement digitale ne suffit pas. C’est pour ça que l’horeca ne disparaîtra jamais mais le secteur doit se réinventer. Chez Sodexo nous réfléchissons beaucoup. Nous allons devoir travailler plus avec l’horeca local, faire des partenariats pour créer des animations, des corners, collaborer plus fréquemment avec des acteurs pour le banqueting par exemple, toujours avec la durabilité comme chapeau et en étant proches des producteurs locaux car les gens ont besoin de ça. Pour nous aussi la concurrence est rude : tout le monde ne mange pas au restaurant d’entreprise. Pour attirer et fidéliser le client, il faut offrir une prestation de qualité. Les concurrents de Sodexo sont aussi les acteurs locaux et récemment le delivery. C’est pourquoi nous sommes en train de développer notre offre de take away pour le repas du soir par exemple, ou du lendemain.Une professionnalisation du secteur
A une époque où les consommateurs critiquent ou encensent au quotidien, l’amateurisme n’a plus sa place. On remarque déjà une professionnalisation du secteur. Que ce soient les acteurs locaux ou d’autres plus importants, on est tous jugés à la lumière de ce qu’on délivre et le consommateur est plus exigeant qu’avant.La crise est un catalyseur
Pourtant, petite ou grande entreprise, on n’a pas le temps d’être pessimiste. L’économie ne va pas redémarrer en un coup, alors il faut voir comment on peut essayer de s’adapter au mieux. Sodexo c’est 700 cuisines, toutes différentes, c’est une somme de petites cuisines comme celle d’un restaurant traditionnel dans lesquelles il est fondamental de respecter les normes. Or on est dorénavant dans une économie 1.5 (pour 1.5 mètre de distanciation) …
La crise est un catalyseur qui va accélérer beaucoup de changements. Par exemple les paiements se font de plus en plus sans contact. Les gens dans les entreprises vont pouvoir commander ce qu’ils veulent manger le soir et soit venir le chercher soit se faire livrer dans leur bureau. Cette tendance existait mais son déploiement est permis par la digitalisation.
Sodexo a d’ailleurs développé une appli (B by Sodexo) permettant de commander son repas à consommer sur place ou à emporter à la maison pour les jours de télétravail par exemple. Cela fait partie des services que nous offrons à nos clients pour les aider à redémarrer en toute sécurité. Notre programme Rise with Sodexo offre 6 services spécifique post-Covid.
Quelles sont vos principales préoccupations en cette période inédite ?
La crise nous pousse à nous remettre en question mais la capacité d’oubli chez l’humain est étonnante et on risque de ne rien apprendre de nos erreurs. Selon moi le plus grand écueil c’est la prospérité qui n’est pas partagée mondialement. A tous niveaux c’est l’humain qui doit retrouver sa place. Les erreurs viennent de manière systémique de ce non-partage de prospérité.
Il y a énormément de gens qui sont en difficulté, au bord de la précarité et qui ne voient pas le bout du tunnel. Avant la crise, c’est comme si on était en pleine récréation mais sans surveillant ! Le virus a sonné la fin de la récré. Selon moi il faudra se réinventer en mettant les choses importantes au cœur du débat.
Un mot, une parole ?
Comme disait Richelieu il ne faut pas tout craindre il faut tout prévoir.
Le restaurant d’entreprise c’est l’endroit de convivialité par excellence, qui touche autant la direction que toutes les équipes. Il y règne un vrai brassage de population, c’est un vrai ascenseur social parfois. Notre vocation chez Sodexo est d’offrir plus que les repas, nous voulons être le partenaire du redémarrage des employeurs.
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