Lors de l’assemblée générale du 3 juin dernier, organisée à l’Excellis Experience Center à Evere, Philippe Vanheule a été nommé nouveau président de The Mastercooks of Belgium, succédant ainsi à Cédric Poncelet.

Tous les trois ans, The Mastercooks of Belgium élisent un nouveau Conseil d’Administration. Pour la première fois, les votes ont pu être effectués en ligne. Parmi les membres du Conseil d’administration, Philippe Vanheule a été élu nouveau président à l’unanimité. A ses côtés, Daniel Molmans conserve sa fonction de secrétaire-général et trésorier. Les vice-présidents sont toujours Patrick Meirsman pour Bruxelles, Benoît Bourivain pour la Wallonie et Geert Gheysels pour la Flandre. 

L’ancien chef étoilé, originaire de Flandre occidentale Philippe Vanheule, connu pour son restaurant Hof ter Eycken à Ninove et à présent retraité, a 50 ans d’expérience dans l’Horeca à son actif. Il aide à présent ses fils Mathijs et Thomas qui exploitent le B&B Sett à Horebeke, en leur prodiguant des conseils pour certaines recettes. C’est ainsi qu’il marine encore de temps en temps le saumon et qu’il prépare pour eux des tourtes et des pâtés de gibier. Son épouse Marita prête également main forte et est encore très active.

L’année dernière, Philippe Vanheule (membre de l’association depuis ses 27 ans) avait déjà rejoint le Conseil d’administration ; de quelle manière compte-t-il à présent, en tant que président, diriger les Mastercooks au cours des 3 prochaines années ?

« J’ai la ferme intention de tout mettre en œuvre pour améliorer la communication avec les membres, jeunes et moins jeunes, de les écouter davantage, et de rétablir le rôle de nos vice-présidents, des membres du Conseil d’Administration et des responsables provinciaux. L’union fait la force est peut-être un cliché, mais il est toujours d’actualité en 2024. Nous devons regarder dans la même direction, et c’est pourquoi je préfère ne pas parler de ‘je’, en tant que président des Mastercooks, mais de ‘nous’, en tant que comité, tout en sachant que nous agissons à partir de trois régions égales du pays, à savoir la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.

J’ai également l’intention de mobiliser davantage de ressources nationales et internationales et de développer une vision à long terme avec nos Young Masters ; une fois qu’ils seront devenus membres, nous devons peut-être aussi assurer un suivi plus étroit.

Compte-tenu des problèmes actuels de personnel, je veux également développer un modèle pour attirer à nouveau les jeunes vers la profession. Je voudrais aussi plaider pour un respect mutuel entre les jeunes et les moins jeunes. Les anciens connaissent le chemin, et c’est à eux que revient la tâche de mettre les jeunes sur la bonne voie. Bref, il s’agit en fait d’être ‘ouvert’ à l’autre. »

Quels sont les grands défis à court terme ?

« Le manque de personnel est et reste actuellement la problématique la plus importante. Les salaires ne sont par exemple pas proportionnels au travail que l’on doit effectuer dans l’Horeca. On a officiellement relevé les barèmes salariaux, notamment pour lutter contre le travail au noir, mais ce n’est pas suffisant. »

Philippe Vanheule souhaite également se pencher sur le système de pourboires dans notre pays. L’addition numérique est devenue la norme dans l’Horeca belge, mais cela prive souvent le personnel de salle d’un pourboire ; c’est d’autant plus dommage que le pourboire est exempt de TVA, puisqu’il s’agit d’un petit don sans aucun service ou produit en retour. Certains restaurants travaillent désormais par le biais d’une suggestion de pourboire apparaissant sur le terminal de paiement, mais une partie de ces pourboires doit être reversée au fisc. 

« Nous devons revoir le système de pourboires et viser l’exonération fiscale des pourboires payés numériquement », affirme-t-il. À l’époque, j’ai été l’un des premiers à distribuer des pourboires à l’ensemble du personnel de la cuisine et de la salle.

Les impôts devraient également diminuer, tout comme le nombre de contrôles et de contributions de toutes sortes. Parfois, en tant que restaurateur, on ne sait plus à quel saint se vouer. C’est aussi pour cela que je plaide en faveur d’une nouvelle CCT, à élaborer sérieusement en concertation avec toutes les parties concernées comme les fédérations de l’Horeca, UNIZO, les syndicats, etc.

Quel rôle les écoles hôtelières devraient-elles jouer à l’avenir ?

« Je souhaiterais en tout cas plaider pour une politique différente de stages, en donnant aux écoles hôtelières plus de pouvoir et de droit de décision et aussi plus de liberté. Les stages sont de trop courte durée à mon avis, et il devrait y avoir plus d’opportunités de stages à l’étranger avec des délais plus longs comme par le passé. »

Au cours de l’Assemblée Générale, 10 nouveaux membres ont également été intronisés, notamment 3 nouveaux Mastercooks, à savoir Tanguy De Turck (Le Vieux Château), Stefaan Lauwereins (VLASS) et Wouter Van Hoof (Hoeve Roesbeek). Sept nouveaux Jeunes Maîtres ont également pu revêtir pour la première fois leur veste de chef avec le logo de l’association, à savoir Pieter Cooman (Wingerd), Jonathan Van Geyseleer (Oltra), Dylan De Meyere (restaurant Herbert Robbrecht), Stijn Havermans (Au Vieux Port), Bram Simons (restaurant Emiel), Baptiste Tieberghien (Lin’eau) et Floris Van Der Veken (Hof van Cleve). Les Young Masters ont moins de 38 ans, et c’est la raison pour laquelle le Young Master David Grosdent est également devenu Mastercook cette année.

Pour plus d’informations, consultez www.mastercooks.be

(DV)