Elles font grimper l’addition. Même si, dans la plupart des cas, ces ‘frais supplémentaires’ sont mentionnés mais souvent peu lus par les clients. Et une fois l’addition présentée, c’est l’incompréhension. Souvent avec raison.
C’est, par exemple, le cas de ce restaurant de la Catalogne espagnole, au Cap de Creus près de Cadaquès. Lors d’une réservation, celui-ci la fait payer (10€ par personne) sans remboursement lors du paiement à l’issue du repas. A Londres, un steak house facture (l’équivalent d’un 1,80€) les serviettes. Autre supplément dans un restaurant en Italie pour le client qui demande des pâtes sans tomate. Peut-on interdire l’accès à un restaurant aux enfants de moins de douze ans « afin de respecter l’atmosphère que notre clientèle souhaite trouver chez nous » ? La réponse est affirmative si, une fois encore, cette interdiction est bien annoncée sur la façade de l’établissement. De plus en plus fréquente est cette mesure qui limite au client le temps passé à table. Où en terrasse sans recommande d’un deuxième verre. Cet été encore, une personne malvoyante s’est vu refuser l’accès d’un restaurant avec son chien. A Ibiza, un restaurant a facturé 12€ pour déposer à un crochet le sac d’une dame. Dans un restaurant champenois d’Epernay, un client a été surpris lors de la réception de l’addition. Etait mentionné ‘deux couverts : 6€’. Deux enfants partageaient une pizza (facturée 21€). Ce supplément était toutefois bien mentionné sur la carte. Ici, nous sommes donc en parfaire légalité. Réaction amusante du client (qui avait également payé 7€ pour un coca) : « je peux alors emporter les couverts, je les ai payés ».
Une fréquentation en baisse au profit des pique-nique sur les plages
Peut-on refuser une bière servie peu fraîche ? En France, un client a demandé un remboursement… qui ne lui fut pas accordé. Un hôtel, à Gand, impose un minimum de 65€ pour un repas. Sinon, le client paye un supplément. « Une façon de rentabiliser le service » assure-t-il. Cette obligation est bien mentionnée sur la carte qui propose des plats dans l’esprit « tapas » (de 14 à 20€). « Un montant minimum déconnecté au vu de la réalité des prix «, estime un client. En Belgique, il semble que rien n’interdit cette pratique. En France, par contre, cette règle ne peut être appliquée. Le Code de la consommation interdit l’imposition d’un minimum de consommation dans les restaurants.
Cet été, notamment en France, une montée en puissance a été constatée : celle du pique-nique sur les plages ‘envahies’ par les glacières. A midi, les terrasses des restaurants furent en grande partie désertées. En cause, incontestablement, le pouvoir d’achat. La fréquentation des restaurants y a fortement baissé cet été. Le célèbre chef Thierry Marx, président de l’UMIH (Union des Métiers et de l ‘Industrie Hôtelière) estime une fréquentation des établissements en baisse de 15 à 20% sur les lieux touristiques. Et un chiffre d’affaires en chute de 25 à 30%. Sur les Côtes françaises, un plat de pâtes à 29€, une salade à 25€, un tiramisu à 36€ : voilà de quoi dissuader bien des clients…
(Patrick Fiévez)