Du bio de toutes les couleurs

La 31^e édition du salon Millésime Bio s’est tenue les 29, 30 et 31 janvier 2024 à Montpellier. Plus de 1500 producteurs de vins et de boissons alcoolisées biologiques étaient présents, nous aussi.

En dépit des manifestations des agriculteurs, 2024 fut une belle édition qui démontra la dynamique du salon avec des nouveautés telles qu’un espace commun pour les alcools bio, des espaces dans l’œnothèque pour les vins en biodynamie et les vins en vrac.

Depuis sa création, Millésime Bio s’est démarqué des autres salons en mettant à disposition de chaque exposant le même mobilier et le même espace. Et tous les emplacements sont tirés, paraît-il, au sort ! , mélangeant toutes les régions et appellations. Original.

Circuits atypiques

Présidente du Salon pour la quatrième année consécutive, Jeanne Fabre, vigneronne dans les Corbières, se déclare satisfaite de cette édition.

« Le défi de l’année, explique-t-elle, était bien sûr d’avoir une voie libre au milieu des manifestations, mais cela parle d’une crise de l’agriculture qui cherche à rémunérer au juste prix son travail. Et c’est exactement pour cela que Millésime Bio existe. Nous avons construit un outil pour vendre nos vins à leur juste prix et même s’il y a un contexte général de déconsommation de vin, celui-ci pour l’instant ne frappe pas directement le bio. Si on regarde les chiffres de 2022, on a même une petite croissance, il n’est pas exact de dire que le bio se consomme de moins en moins.

Le vin bio emprunte des circuits de distribution un peu atypiques, nous dépendons à 80% de la vente directe, des ventes au domaine, dans les salons de vignerons ou chez les cavistes, les restaurateurs… tout ce tissu qui nous donne une résilience plus importante. Notre challenge aujourd’hui est, plutôt que de s’inscrire dans la morosité ambiante, de continuer à faire évoluer ce bel outil qu’est le salon Millésime Bio. Et de voir comment bien structurer la filière pour garder nos parts de marché et en conquérir de nouvelles.

En 5 ans, la production de vin bio en France a doublé, cela fait des volumes très importants sur le marché qu’il va falloir absorber et la croissance de la production continue. On va aller chercher de nouveaux marchés, mener un travail énorme et urgent de pédagogie pour expliquer au consommateur la différence entre le label bio et l’infinité de mentions environnementales. Nous avons lancé un nouveau site, levinbio.fr, qui permet de donner tous les éléments de réponse aux gens qui se posent des questions. On va continuer dans ce sens-là.

Il y a aussi bien sûr, conclut-elle, le changement climatique, des questions d’infrastructures, d’organisation de la profession, des questions techniques viticoles (comment redonner de la vie aux sols ? , il y a urgence à s’occuper de tous ces sujets, pas juste uniquement se plaindre du temps qu’il fait, il faut entrer en action ! … »

(Marc Vanel)