Les sorties au restaurant ont à nouveau le vent en poupe dans notre pays, à présent que la crise COVID semble être loin derrière nous… Les Belges mangent de plus en plus souvent au restaurant, mais, sensibles aux prix, ils optent souvent pour un repas plus rapide et moins cher. Par ailleurs, la livraison à domicile et les boîtes repas sont en recul, selon une nouvelle étude de marché réalisée par le bureau de conseil belge Sirius Insight.
La pandémie du corona, vu les circonstances de l’époque, a logiquement donné un boost à la livraison à domicile. Celle-ci reste actuellement une donnée importante, mais elle est moins envisagée qu’auparavant. En 2023, seuls 10% des ménages belges commandaient chaque semaine. Le déclin est particulièrement prononcé en Flandre (de 15 % à 10 %) et à Bruxelles (de 35 % à moins de 25 %). C’est en Wallonie que le nombre de ménages ayant recours à la livraison à domicile est le plus faible, ce qui s’explique principalement par le caractère rural de la région.
Autre fait marquant, seuls 22 % des ménages ont commandé une boîte-repas au moins une fois en 2023, contre 29 % l’année précédente. Selon Sirius Insight, cette baisse peut s’expliquer par l’offre globalement limitée, mais aussi par le fait que les Belges sortent à nouveau plus souvent au restaurant. En effet, en 2023, 31 % des ménages sont allés au restaurant au moins une fois par mois, et 27 % des Bruxellois même une fois par semaine.
Les Belges se rendent donc à nouveau davantage au restaurant, mais ils optent souvent, soucieux qu’ils sont des prix, pour un repas rapide et moins cher. Les Flamands en particulier sont et restent attachés à l’institution qu’est le fritkot.
Il est également frappant de constater que de plus en plus de chaînes, comme Hawaiian Poke Bowl, recherchent des emplacements qui, d’une part, attirent un large marché local et qui, d’autre part, permettent un service pratique de take away. Comme dans de nombreux aspects de l’’économie à la demande’, la priorité pour ces chaînes est d’évoluer vers une politique omnicanale qui s’appuie également sur des données fiables dans le choix des emplacements.
Cette tendance positive intervient après 4 années de vaches maigres, avec notamment pendant la crise énergétique une forte baisse du nombre de ménages sortant mensuellement au restaurant. En 2023, une inversion de cette tendance s’amorce et la fréquentation mensuelle des restaurants repart à la hausse, notamment à Bruxelles et en Flandre, contre une tendance plus modérée en Wallonie.
Pour plus d’infos, consultez www.siriusinsight.be
Quelles foodtrends en 2025 ?
A quelles tendances alimentaires devons-nous nous attendre en 2025 ? Nous avons posé la question à Maxime Willems, fondateur et PDG de Proef! Un laboratoire alimentaire assorti d’une cuisine de test dont l’activité est de développer ‘l’alimentation de demain’ à la demande de chefs, de barmen, de start-ups, d’entreprises alimentaires ou de sa propre initiative. L’entreprise collabore également avec des écoles hôtelières renommées telles que Ter Duinen à Coxyde et Ter Groene Poorte à Bruges.
« Dans l’ensemble, les boissons désalcoolisées, les alternatives au vin, les cocktails et les mocktails ont le vent en poupe, souligne-t-il. En cuisine, on utilise volontiers des ingrédients tels que le miso, le koji, les algues et les champignons. La santé devient de plus en plus importante, ce qui se manifeste par des repas légers et des ingrédients fonctionnels et sains. Les concepts de Fast, casual et health, tels que les bars à soupe, sont également en hausse, tout comme le végétal, les produits durables et tout ce qui met l’accent sur le foodprint local et l’origine des ingrédients.
La cuisine classique gastronomique continuera en tout cas d’exister. Le client Horeca belge l’apprécie. La cuisine végétale s’étant parfaitement intégrée à la gastronomie classique, le régime alimentaire à base de plantes devient la norme. De nombreux restaurants végétariens belges comptent parmi les meilleurs au monde. »
L’innovation et l’expérience vécue sont d’une extrême importance dans un marché Horeca très concurrentiel. N’hésitez donc pas à vous différencier en apprenant de nouvelles techniques de préparation et à surfer ainsi sur les tendances internationales.
« Les légumes de saison sont alors automatiquement mis à l’honneur. Alors que par le passé, ils étaient principalement utilisés comme accompagnement, on voit de plus en plus les légumes apparaître en tant que plat principal.
Les légumes permettent également de mieux maitriser le foodcost et calculer la marge bénéficiaire.
La fermentation gagne également en importance, non seulement dans le développement d’alternatives sans alcool, mais aussi pour créer de nouvelles sensations gustatives, de l’acidité dans les légumes fermentés à l’umami dans les misos et le garum. La fermentation répond également à l’objectif de durabilité que nous nous efforçons tous d’atteindre. Les produits fermentés sont en outre bons pour la santé. En effet, une bonne dose de bactéries est bénéfique pour notre flore intestinale, et nous savons maintenant qu’elle est également bénéfique pour notre microbiome et notre santé mentale.
Dans le segment moyen, on voit émerger une tendance à créer ses propres thés glacés, mocktails ou même limoncello, pour donner à son entreprise un ‘look’ distinctif.
Enfin, le segment du fast food fait l’objet d’un upgrade en termes d’amélioration, d’expérience et de qualité gustative. Le fast food devient plus décontracté, avec des concepts tels que Bavet, Babu, Otomat et d’autres ».
Pour plus d’informations, consultez le site www.proef.club
Bryn De Craemer, sommelier du restaurant Patrick Devos à Bruges, a développé sa propre boisson SA en collaboration avec Proef!
[ Danny Verheyden ]