En 72 ans d’histoire du concours, Laurence De Smet, sous-chef du Hof van Cleve à Kruisem, est la première femme à être nommée ‘Première Cuisinière de Belgique’. Le prix du ‘meilleur commis’ a été décerné à Willemijn Veldeman, qui a assisté Neal Descheemaecker, sous-chef du restaurant trois étoiles Boury à Roeselare, pendant le concours.
Laurence De Smet avait déjà eu l’occasion de vivre une finale de près lorsqu’elle avait pris la relève d’Abel Demeester en tant que commis en 2021. Abel avait remporté le titre de ‘Premier Cuisinier de Belgique » et Laurence, celui de la première femme ‘meilleur commis de cuisine’.
Les autres finalistes de l’édition 2024 étaient Neal Descheemaecker (32 ans, il s’est hissé à la deuxième place) du restaurant Boury, Jeroen Waterloos (23 ans), chef de partie du Mbistro à Nieuport, Michaël Mainville (53 ans), chef-propriétaire du restaurant Les Mainvilles à Fexhe-le-Haut-Clocher et Cédric Sorton (44 ans), chef-propriétaire du restaurant Oh à Sint-Idesbald.
Quel sentiment éprouve-t-on en devenant la première femme à remporter ce concours, avons-nous demandé à Laurence De Smet ?
« Je suis extrêmement heureuse que tout mon dur labeur soit récompensé, déclare-t-elle. J’y ai consacré beaucoup de temps et je suis immensément heureuse d’avoir pu convaincre le jury. Bien sûr, ce succès est un peu gonflé à présent parce que c’est la première fois depuis longtemps qu’une femme gagne, mais c’est d’abord en tant que cheffe que j’ai gagné.
Bien sûr, je n’ai pas fait cela toute seule non plus. Sans mon commis Marcus Van Wonterghem et mon coach Abel, je n’aurais pas réussi. Je suis également très reconnaissante à mon chef Floris de m’avoir soutenu, de m’avoir donné la chance de participer, de m’avoir laissé m’entraîner dans la cuisine les jours où Hof van Cleve était fermé et d’avoir pris à sa charge tous les produits, car ceux-ci ne sont bien sûr pas gratuits ».
Selon vous, quel a été le facteur décisif pour le jury ?
« Je suis, avant tout, restée fidèle à mon style. Je cuisine de manière assez classique, avec des produits purs et les connaissances professionnelles nécessaires, et je sais que ces deux aspects sont également importants pour le jury. C’est aussi ce qui caractérise Prosper Montagné : c’est un concours classique. »
À noter : Laurence De Smet a fait ses études à l’école hôtelière de Spermalie et à celle de Coxyde. Chez Hof van Cleve, elle a commencé en tant que stagiaire, en 2017.
« J’ai combiné cela avec une septième année à Coxyde, où j’ai également eu l’opportunité de faire des stages à Barcelone et au restaurant Boury ».
Laurence De Smet a également rejoint la Young Chefs Team, dans laquelle elle a officié en tant que pâtissier. Abel Demeestere, fils de Lieven Demeestere du restaurant Arenberg à Heverlee, faisait également partie de l’équipe de huit personnes qui a participé à plusieurs concours internationaux (au Luxembourg et à Stuttgart, entre autres) ainsi qu’au concours des Disciples d’Escoffier. Et : aussi en privé, une histoire est née…
« Lorsque le chef Peter Goossens m’a téléphoné pour me demander si je voulais venir travailler pour lui, je n’ai évidemment pas hésité une seconde. Une telle opportunité… ! C’était en décembre 2018 ».
Depuis, Laurence et Abel se sont engagés à reprendre Arenberg (le restaurant des parents d’Abel) à Heverlee.
« Notre ouverture, si tout va bien, est prévue pour octobre 2025. L’intérieur sera complètement renouvelé, ainsi que le nom. Nous en gardons le secret pour l’instant…, précise Laurence De Smet. »
Laurence De Smet en compagnie du chef Floris Van Der Veken dans le jardin du Hof Van Cleve.
(dv)