En février dernier, Christophe Hardiquest, véritable figure de proue de la gastronomie contemporaine bruxelloise, était de retour dans la capitale. Une nouvelle déco et un nouveau concept pour celui qui continue à représenter l’une des cuisines les plus identitaires mais aussi les plus novatrices du pays !

Menssa, tel est le nom de l’enseigne d’­Hardiquest installée en lieu et place de l’ancien Bon Bon à Woluwé-Saint-Pierre. Un nom vraiment bien trouvé pour ce nouvel antre du bon goût dédié à la nature et à tout ce qu’elle nous enseigne de résolument fondamental.

« Menssa, explique Christophe Hardiquest, par ‘mens’ signifie l’esprit, l’âme. Mensa, avec un seul S, veut dire ‘la table’. Avec un S supplémentaire, l’accent est mis sur les Saveurs. Les saveurs de la vie. J’aime aussi dire ‘Maison de Naissance de Saveurs’, car c’est le reflet de ce que j’ai voulu faire et montrer. La nature environnante ou à travers l’aménagement intérieur est partout présente dans ce nouvel espace. Du cadre à l’assiette, des cueillettes en forêt de Soignes à la cuisson au feu de bois comme aux origines de la cuisine de nos ancêtres. »

Menssa est donc est né de l’imagination conjuguée de Christophe Hardiquest avec celle d’artistes, artisans et créateurs qu’il a soigneusement choisis pour l’accompagner dans cette nouvelle aventure. L’alchimie de ces genres complémentaires fonctionne à merveille.

Menssa : inspirations conjuguées au Plus-que-Parfait

Preuve en est avec le superbe travail du bureau d’architectes ‘AC Lalmand’, totalement au diapason avec l’esprit du cuisinier. Anne-Catherine Lalmand et ses équipes y signent une déco largement dédiée à la nature : gigantesque arbre en bois stylisé ombrageant l’ensemble de la pièce centrale ainsi qu’un vaste comptoir, lui aussi, en bois. Véritable clou du spectacle, c’est autour de celui-ci que l’on s’installe sur des chaises hautes créés par Marie’s Corner. Au centre du comptoir les cuisiniers s’affairent à la préparation du repas avec quantité d’explications et démonstrations pour les convives avides de découvertes. Et chacun en prend d’abord plein la vue avant d’en prendre plein les papilles !

La personnalisation de l’aménagement se poursuit dans une seconde pièce privative où trône une longue table de huit couverts. Ainsi qu’une impressionnante cave à vin, tant par son contenu que par le coup d’œil. Grands crus d’ici et d’ailleurs, pépites à découvrir ou à retrouver. Là, c’est la faune forestière vue par le street-artiste belge Dzia qui agrémente les murs.

Et puis et encore, côté cuisine, un tableau avec différents couteaux, offerts par des chefs notoires amis de Christophe, sont à choisir par chacun avant le repas.

D’autres artisans des métiers décoratifs signent encore divers objets décoratifs ou utilitaires, toujours originaux et personnalisés. Charlie Martens, la céramique ; Antoine Van Loocke, d’autres couteaux ; Jean-François d’Or, de petits objets originaux tels les boîtes à addition. Hardiquest les met autant en avant que son équipe composée de huit jeunes cuisiniers polyvalents et soucieux d’apprendre et, eux aussi, de partager.

Maison de Naissance de Saveurs et d’audace

A Menssa, Hardiquest propose une cuisine de grande signature ; l’une de ces cuisines qu’il est rarement donné de déguster ailleurs. Avec pour leitmotiv ‘la Nature’, le chef décline celle-ci sur tous les tons. Produits de la forêt voisine mais aussi de producteurs réellement locaux. Travail de la totalité du produit végétal ou animal où l’on ne s’étonnera pas de retrouver nombre de parties oubliée depuis bien longtemps. Aucun gaspi ici, que du contraire ! Quelques exemples ? Choux de Bruxelles au feu de bois, herbes sauvages cueillies le matin avec l’un ou l’autre membre de la brigade ; queue de porc au saké, shitakés de Bruxelles fermentés et foie gras de Dinant ; carpaccio de filet d’Anvers aux brocolis caramélisés ; champignons de Waregem, émulsion demi-glace végétale, jaune d’œuf fumé … et puis depuis peu, les saveurs printanières d’asperges du Pertuis et mousseline à l’ail des ours ; risotto au fenouil et huile d’aneth ; caille rôtie au galanga, rollmops et neige de raifort, chlorophylle de fanes de radis ; rouget Grondin et moelle de bœuf ; soupe d’orties et gnocchi aux orties ou encore, ceviche de moules de Zélande au sorbet lecce de tigre.

Le printemps de Menssa est annoncé ! Faites vite pour y aller jeter quelques papilles en attendant de filer du côté de Châteauneuf-du-Pape où une certaine ‘Mère Germaine’ attend notre intrépide chef.

(Joëlle Rochette – photos : © Morgane Ball Photography)

Menssa

Avenue de Tervueren 453, 1150 Bruxelles
www.menssa.be