Jouer à fond la carte de la qualité belge, telle est la philosophie de Jonas Muys, directeur d’Horeca Totaal. « Nous sommes une entreprise 100% belge qui achète un maximum en Belgique. La demande de notre clientèle pour des produits belges, du reste, est énorme, plus forte que jamais même. Nous collaborons très bien avec les agriculteurs locaux lors des criées et, de surcroît, le delivery business est vraiment inscrit dans notre ADN ». Un portrait.

Horeca Totaal, le grossiste pour l’Horeca qui possède deux sièges à Bruges et un à Ostende, a inauguré en août dernier un quatrième siège belge au Houtdok, sur l’Eilandje d’Anvers. Cet ancien siège de Metro abrite désormais un espace commercial de cash & carry de 2.200 m² destiné aux professionnels de l’Horeca.

Jonas Muys, directeur d’Horeca Totaal, a obtenu en 2003 un diplôme d’ingénieur commercial à l’UFSIA à Anvers. Il a acquis plus de 20 ans d’expérience dans le commerce de gros et de détail chez METRO, y a exercé plusieurs fonctions, dès le lancement de l’entreprise en 2017.

« Chez METRO, mes responsabilités comprenaient l’extension de l’ensemble du réseau de magasins en Belgique et d’une plateforme de livraison à Willebroek, avant que je ne devienne directeur des opérations pour METRO Belgique jusqu’à la vente de l’entreprise », déclare-t-il.

Avez-vous également acquis une expérience spécifique dans l’Horeca ?

« En effet. En 2021, j’ai créé ma propre société de gestion et j’ai supervisé plusieurs projets, dont le lancement de mon propre restaurant, qui a ensuite été repris par un coassocié. En 2022, je suis retourné chez METRO pour en superviser la vente. Au cours de cette période turbulente mais passionnante, j’ai fait une offre (Management Buy-Out) pour METRO avec deux collègues du conseil d’administration de Makro/METRO, mais en fin de compte, nos ressources financières n’étaient pas suffisantes. METRO a été vendu en janvier 2023. Depuis lors, j’ai travaillé en tant qu’indépendant pour diverses entreprises dans le secteur de l’alimentation. À partir de mars 2023, j’ai rejoint Horeca Totaal, où je fais partie de l’équipe de direction afin de développer et mettre en œuvre de concert la stratégie de l’entreprise. »

Comment votre intérêt pour le secteur de l’Horeca s’est-il manifesté à l’époque ?

« Ma passion pour l’Horeca a débuté à l’âge de 16 ans alors que j’étais étudiant jobiste au restaurant ‘t’Ebdiep’ à Sint-Amands ; j’y ai appris à travailler avec différents chefs et j’ai contracté le virus des produits et des plats savoureux. L’hospitalité m’y a été inculquée par les propriétaires de l’époque.

C’est une passion que j’ai tenté d’emporter avec moi tout au long de ma carrière et de transmettre aux personnes avec lesquelles je travaille. Gérer avec succès un commerce de gros est par ailleurs comparable à la gestion d’un restaurant. Qualité, prix, service et rentabilité doivent aller de pair. Je me suis ensuite perfectionné en suivant une formation à l’école hôtelière PIV à Anvers ».

Qu’avez-vous ‘emmené’ de votre période METRO ?

« METRO Belgique faisait partie du grand acteur mondial METROGROUP, présent dans près de 30 pays. J’ai consacré 20 ans de ma carrière au développement du concept METRO en Belgique, au déploiement du réseau dans l’Horeca, au soutien fructueux de diverses organisations telles que Horeca Vlaanderen, Michelin, JRE, Gault&Millau, Bocuse d’Or, etc. et à la collaboration avec celles-ci.

L’Horeca est par ailleurs un secteur fantastique. Tout le monde aime aller manger un bout de temps en temps, que ce soit dans un snack ou une sandwicherie, dans un hôtel, lors d’une fête ou dans un restaurant gastronomique. Chaque client a ses souhaits et ses attentes spécifiques, et c’est merveilleux de pouvoir participer à les satisfaire en tant que partenaire/fournisseur.

Mais, dans le même temps, c’est aussi un secteur très exigeant et sous pression. Tous les établissements Horeca veulent être rentables et attirer un maximum de clients, ce qui est logique, mais ils sont confrontés à une pénurie de personnel, surtout de personnel de qualité. Sans compter que le personnel coûte relativement cher. En outre, les prix de l’énergie et l’inflation des produits de base sont élevés. Et puis, il y a eu aussi la crise COVID…”

En d’autres termes, la rentabilité du secteur de l’Horeca est sous pression en raison de toutes ces circonstances. Il incombe également aux organes politiques d’apporter un soutien continu à ce secteur. La fédération Horeca plaide donc logiquement en faveur d’une simplification de la TVA, du maintien du système flexi d’avant 2024, d’une extension des heures supplémentaires pour les travailleurs permanents et des heures flexi, d’une réduction des charges salariales, d’une caisse blanche pour tous…

En tant que partenaire de l’Horeca et de Horeca Vlaanderen, nous soutenons cette initiative à 100 %.

Mais quoi qu’il en soit : chercher des solutions aux défis du secteur de l’Horeca, tout en savourant la passion des chefs, leurs plats et l’hospitalité du personnel ne cessera jamais de me faire vibrer.

D’ailleurs, la plupart des fournisseurs se posent les mêmes questions : comment pouvons-nous soulager nos clients, comment pouvons-nous les servir, par des livraisons ou en magasin, comment pouvons-nous leur apporter notre soutien en termes de marketing ou de coûts des denrées alimentaires ? En fait, en tant que fournisseur, vous êtes une sorte d’actionnaire de votre client.

Mais : les fournisseurs sont également sous pression et font face aux mêmes défis que leurs clients. L’indexation ne peut pas être répercutée sur les produits, le carburant devient plus cher pour les camions qui doivent livrer, le prix des matières premières augmente…

En outre, le marché de l’Horeca connaît une contraction consécutive à ces défis. En d’autres termes, le modèle économique et commercial est sous pression, et tout l’art consistera à opérer une sélection réfléchie des domaines dans lesquels vous voulez exceller.

Par ailleurs, la concurrence étrangère s’intensifie, tant dans le paysage du commerce de gros que dans le commerce de détail. Disons que le secteur de l’alimentation se ‘néerlandise’.

Comment Horeca Totaal peut-il faire la différence dans ce domaine ?

« Horeca Totaal est une excellente solution pour l’Horeca, les chaînes, les services-traiteurs, les cuisines de collectivités et les institutions. Il s’agit d’une entreprise 100% belge qui achète le plus possible en Belgique et soutient les producteurs locaux.

Vous pouvez compter sur un assortiment des plus vastes, une maîtrise professionnelle de l’achat sur les criées locales et une connaissance de la vente par des professionnels. Tous ces atouts en font une excellente entreprise. De plus, c’est une entreprise familiale avec, à sa tête, un propriétaire très dynamique qui accorde beaucoup d’importance aux lignes de décision courtes. Une multinationale cotée en bourse, en revanche, exige davantage de structure.

La principale différence pour le client réside certainement dans l’offre en matière de produits ultrafrais (40% de notre chiffre d’affaires), dont la qualité prime, le client pouvant compter sur des produits nécessaires à notre cuisine belge. Les achats sont effectués directement et sans intermédiaire sur les criées belges de légumes et de poissons, ainsi qu’à Rungis, à Paris, et nous transformons nous-mêmes le poisson et la viande. Nous avons également une belle gamme de nos propres marques Pro Horeca Totaal, qui permettent aux exploitants du secteur de l’Horeca de mieux contrôler le coût des denrées alimentaires. »

Le véritable ADN d’Horeca Totaal est le marché de la livraison, qui représente 80% du chiffre d’affaires réalisé.

« Nos collaborateurs opèrent avec leur propre flotte dans toute la Flandre et à Bruxelles. Vous pouvez commander jusqu’à minuit pour être livré le lendemain ; nous exigeons seulement un drop minimum de 250 €. Il y a de toute façon très peu de ruptures de stock, donc le client peut dormir sur ses deux oreilles. La livraison est vraiment inscrite dans notre ADN. Nos magasins servent également de salle d’exposition pour nos clients qui souhaitent être livrés. Ils peuvent découvrir l’assortiment sur place et vérifier la fraîcheur des produits. Chaque jour, des dégustations passives sont organisées, tandis que, les jeudis et vendredis, un chef est à l’œuvre dans le magasin pour préparer ses plats et les faire goûter. Par ailleurs, nous organisons aussi régulièrement des journées de promotions et de démonstrations auxquelles nous convions nos clients, et ce en collaboration avec nos fabricants. »

Quel est votre avis à propos de la problématique de l’agriculture ?

« C’est en partie à cause de cette situation que nos clients demandent de plus en plus de produits belges locaux, et nous voulons les soutenir dans cette démarche. Nous collaborons très bien avec les agriculteurs lors des criées et nous adaptons donc notre offre de produits en conséquence, plus que jamais. Nous aussi, nous sommes bien conscients qu’un agriculteur doit pouvoir cultiver sa terre et que toutes ces réglementations deviennent trop astreignantes pour lui. L’attrait des produits belges est en tout cas très présent parmi notre clientèle. Récemment, quelqu’un nous a même demandé si nous vendions du … papier hygiénique belge, ce qui est le cas du reste. Cela prouve en tout cas jusqu’où cet aspect belge peut aller pour le moment. »

Quelle est, selon vous, la raison sous-jacente de la crise agricole actuelle ?

« Le problème est que la pression sur la marge est devenue trop importante pour toutes les parties impliquées dans la chaîne alimentaire. Tout devient plus cher pour tout le monde, mais, de cette manière, il se crée naturellement un effet boule de neige malsain. »

Comment voyez-vous l’avenir du commerce de gros et du cash & carry ?

« Je pense que de grands défis à relever nous attendent dans les livraisons et le cash & carry. Les frais fixes dans les magasins sont très élevés en raison de l’indexation sur le personnel, tandis que, dans le cas des livraisons, les coûts variables augmentent fortement. Tout l’art consiste donc à trouver un équilibre entre les recettes et les coûts et le service que vous souhaitez offrir.

Quoi qu’il en soit, les grossistes ont encore un bel avenir devant eux, et ce parce que de nombreux chefs veulent encore voir et toucher leurs produits ultrafrais, parce qu’ils veulent profiter de l’avantage de venir chercher leurs produits, sans minimum d’achats ni rupture de stock imprévue à la livraison, et parce qu’ils veulent aussi venir chercher l’inspiration, en découvrant de nouveaux produits et de nouvelles techniques et en se constituant un réseau », ajoute encore Jonas Muys.

Pour plus d’informations, surfez sur www.horeca-totaal.be