Alors que les ventes au détail de bières belges ont dépassé l’an dernier les niveaux pré-corona 2019 de +1%, la consommation de bière dans le secteur Horeca belge (-5,8%) n’a pas encore retrouvé les niveaux pré-corona 2019. Il n’existe pas de solution miracle à la diminution de la consommation de bière dans le secteur du commerce de détail à court terme, mais l’optimisation de ce que l’on peut qualifier de ‘Horeca expérientiel’ peut certainement y contribuer.

Les chiffres sont clairs : en termes de consommation de bière belge, le secteur Horeca doit encore atteindre une part de 5,8 % pour retrouver les niveaux pré-corona. Plus précisément, 170.000 litres de bière belge en moins ont été consommés dans l’Horeca l’an dernier.

Les exportations mondiales de bières belges ont également diminué, mais elles ont augmenté au sein de l’UE, en particulier vers les pays traditionnellement producteurs de vin tels que la France et l’Italie, où notre culture brassicole suscite un intérêt croissant ; une tendance qui se dessine depuis des années et qui ne fait que se confirmer.

Si l’on considère la situation dans son ensemble, la consommation de bière belge est presque entièrement revenue l’année dernière à son niveau d’avant la crise, soit 6,9 millions d’hectolitres. Ce faisant, les brasseurs belges ont relativement bien résisté aux facteurs macroéconomiques tels que l’inflation galopante, les pénuries dans la chaîne d’approvisionnement et la guerre en cours en Ukraine.

« Les 6,9 millions d’hectolitres de bière consommés en 2022 constituent une différence de -130 000 hectolitres par rapport à 2019, année où la barre des 7,1 millions d’hectolitres a été atteinte, déclare Krishan Maudgal, directeur de Belgian Brewers. Mais cette différence est plutôt négligeable au regard du déclin structurel des 30 dernières années. On notera toutefois que l’Horeca est un peu plus lent à remonter vers les niveaux de 2019 (représentant 40,8% de la consommation totale de bière en 2022, soit -5,8% vs 2019), alors que les ventes au détail, elles, dépassent ce niveau (59,2% de la consommation en 2022, soit +1% vs 2019). »

Sur le front des exportations, le déclin de l’année dernière se poursuit, avec une baisse de 5,5% par rapport à 2021. Au sein de l’Union européenne, les volumes d’exportation de la bière belge continuent d’augmenter (+3,0% vs 2021), mais les volumes en dehors de l’UE diminuent fortement (-31,3% vs 2021). Cela s’explique principalement par le fait qu’AB InBev a décidé de cesser de transporter ses bières par océan et de les brasser localement, en partie pour des raisons de durabilité. Stella Artois, par exemple, est également brassée localement aux États-Unis depuis 2021.

Le marché de croissance qu’était la Russie s’est également effondré pour les raisons que l’on connait. L’histoire du Brexit joue également un rôle.

Néanmoins, la bière belge, dont 70,3 % se retrouve à l’étranger, reste un produit d’exportation important aux quatre coins du monde. Quoi qu’il en soit, notre pays reste le deuxième exportateur européen de bière après les Pays-Bas, selon le service européen de ­statistiques Eurostat. L’année dernière, la Belgique a représenté 17 % du total des exportations européennes de bière. Soit 1,6 milliard de litres de jus de houblon. Les Pays-Bas caracolent encore en tête avec 2,6 milliards de litres et une part de 27 %. L’Allemagne suit en troisième position avec 1,5 milliard de litres (16%). Ces chiffres concernent les exportations à l’intérieur et à l’extérieur de l’UE, ce qui prouve que les exportations sont et continueront d’être la valeur ajoutée des brasseurs belges.

La Belgique, pays de la bière, pouvait encore innover davantage. Pas moins de 32 nouvelles brasseries ont ouvert leurs portes en 2022, mais une dizaine ont également cessé leurs activités. Au total, notre pays comptait 430 brasseries à la fin de l’année dernière, contre 408 en 2021. Ensemble, elles commercialisent plus de 1.600 bières, et ce nombre continuera d’augmenter dans les années à venir.

Face à la tendance croissante de la consommation au détail et à domicile, il incombe donc au secteur Horeca d’être ‘inventif’ en matière de bière et d’optimiser l’expérience Horeca.

Alken-Maes offre ainsi aux exploitants Horeca la possibilité, à condition bien sûr qu’ils réalisent un volume de ventes suffisant, de participer à l’expérience des cuves à bière Cristal. En cinq ans, le nombre de débits de boissons équipés d’une cuve à bière Cristal a doublé et l’intérêt reste marqué.

Ces cuves en cuivre, d’une capacité de 1.000 litres, soit l’équivalent de 20 fûts de 50 litres, s’inscrivent également dans l’histoire ‘du grain au verre’, que l’on peut comparer au concept ‘de la fève à la tablette’ dans le monde du chocolat.

« Si, en tant qu’exploitant Horeca, vous visez des arguments de vente tels que la fraîcheur absolue et la bonne température de la pils, vous ne pouvez pas faire mieux qu’avec la bière en citerne, déclare Kenny Willems, directeur Out of Home chez Alken-Maes. La bière coule directement de la brasserie dans le verre du client, pour ainsi dire. En outre, il s’agit d’une attraction visuelle pour les clients et cela accentue le caractère sexy du produit pils. La bière en citerne cadre également avec notre stratégie de ­développement durable. Les fûts de bière pèsent relativement lourd et doivent être transportés, alors que l’installation d’une cuve à bière est une opération unique de transport et d’exploitation.

Toujours dans le domaine du développement durable, et à l’occasion de la Journée du dépassement de la Terre le 2 août dernier, Alken-Maes a lancé un cracker Cristal avec des résidus de sa propre production brassicole. Ce cracker ‘alternatif’ à la saveur inimitable a un goût de cheddar et de piment, est riche en protéines (18 %) et pauvre en sucre (2 %), et est produit à base de drêche. La drêche était utilisée pour l’alimentation animale, mais Cristal la retraite désormais, pour la première fois, pour en faire un produit destiné à la consommation humaine.

Le Earth Overshoot Day, une journée de sensibilisation émanant de la célèbre organisation internationale de recherche Global Footprint Network, est la date à laquelle l’humanité a (déjà) épuisé toutes les ressources biologiques de la Terre pour l’ensemble de l’année civile. Cette année, elle est tombée le mercredi 2 août. Si l’on examine le classement individuel par pays, seule une poignée de pays font moins bien que la Belgique. Notre ‘Country Overshoot Day’ est tombé cette année le 26 mars, soit plus de quatre mois avant le ‘Earth Overshoot Day’ mondial de 2023, qui avait lieux le 2 août.

« L’un des moyens de faire en sorte que ce jour tombe plus tard dans l’année est de produire plus de nourriture avec la même quantité de ressources naturelles, et c’est là que l’histoire des biscuits Cristal entre en jeu », déclare Kenny Willems.

Toute personne qui commande une Cristal dans l’un des 20 établissements Horeca participants, dans tout le pays, jusqu’à la fin du mois de septembre de cette année, recevra une portion gratuite de crackers Cristal.

«Nous avons choisi des exploitants Horeca qui connaissent bien le produit Cristal, poursuit Kenny Willems. Au sein d’Alken-Maes, nous avons également toujours conservé la recette originale de Cristal et n’avons pas profité de l’occasion pour édulcorer le goût de la pils. C’est une voie que nous voulons continuer à suivre à l’avenir », explique Kenny Willems.

Vous pouvez également donner une seconde vie à une bière périmée en la transformant en… genièvre, comme Meug, une ‘agence de recherche de saveur’ anversoise spécialisée dans les dégustations sur site, mais qui propose aussi régulièrement ses propres créations sur le marché, comme récemment le genièvre Carter’s. L’initiateur Jeroen Van Dyck s’est inspiré de la bière spéciale Tornado ‘67, brassée par ­Dimitri ­Hermans et de la bière maison du restaurant Tine’s Stoof à Malle.

Le processus de production ‘de la bière au genièvre’ a augmenté surtout depuis l’éclatement de la crise Covid, affirme-t-il, et ensuite parce que de nombreux litres de bière invendus sont restés dans les entrepôts à cette époque. »

Plus précisément, comment se déroule ce processus de production ?
« Par l’intermédiaire d’une distillerie artisanale de Lille, j’ai d’abord fait réaliser une distillation brute de 1.200 litres de bière, suivie d’une distillation fine avec ajout de baies de genièvre et de vin de malt pur, pour que l’on puisse parler de genièvre. C’est devenu un produit à forte intensité de main-d’œuvre, mais aussi un produit spécial. »

Sous la devise ‘make jenever great again’, Jeroen Van Dyck souhaite à nouveau associer l’innovation et le plaisir à ce distillat. En effet, le genièvre se débat depuis (trop) longtemps avec une image poussiéreuse de ‘bon papa et de facteur’…

« Tout le monde connaît peut-être le gin-tonic, mais le genièvre-tonic est un produit très similaire que l’on peut également servir de la même manière. En outre, la plupart des genièvres sont moins chers que le gin. L’ajout de glaçons n’est en principe pas une bonne chose, mais il permet de boire plus facilement.

Pour plus d’informations, surfez sur www.meug.be.

[ Danny Verheyden ]